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___ Fanfiction: Little Nightmares

Sommaire des fanfictions Little Nightmares

Publié le 20/02/2018 à 19:45 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmares
Sommaire des fanfictions Little Nightmares

Fanfiction Little Nightmares:

 

Little Nightmares appartient à Tarsier Studios et est édité par Bandai Namco Entertainment.

 

Cette fanfiction est aussi disponible sur:

AO3 (en anglais): https://archiveofourown.org/works/61601827

Wattpad (français):

https://www.wattpad.com/1028688862-if-crossblood-%CB%A1%E1%B6%A6%E1%B5%97%E1%B5%97%CB%A1%E1%B5%89-%E2%81%BF%E1%B6%A6%E1%B5%8D%CA%B0%E1%B5%97%E1%B5%90%E1%B5%83%CA%B3%E1%B5%89%CB%A2-pr%C3%A9face

 

Titre: [Little Nightmares II]- If Crossblood

Auteur: Lily Sawaka

Genres: Dystopie - Drame - Horreur - Thriller

Date de publication: 2021 - 2025

Statut: TERMINE.

/!\ Contenu mature,  pouvant heurter la sensibilité des lecteurs, classé (-18). 

Résumé

Et si les sangs se croisaient?
Et si, Mono avait une chance de sortir de sa boucle infernale? Qu'il pouvait être de nouveau libre? Se vengera t-il de la trahison de Six?

Nueve, une petite survivante dans Pale City, va rencontrer un garçon qui sort d'une télévision. A présent plus seule, elle espère trouver un lieu sûr dans ce monde de dystopie. Malheureusement pour elle, cette ville rengorge pleins de danger et de secrets...

________________________________________________________________

 

Original Character - Nueve

Préface

 

Chapitre 1 | Pale City Shop |

→ Chapitre 2 | Pourchassé |

→ Chapitre 3 | Pause |

Chapitre 4  | Déchiffrer |

Chapitre 5 | Ton nom? |

→ Chapitre 6 | Allié |

→ Chapitre 7 | Le cirque Pale City |

→ Chapitre 8 | Danse macabre |

→ Chapitre 9 | Agir |

→ Chapitre 10 |Apprendre à faire confiance |

→ Chapitre 11 | Nous sommes amis

→ Chapitre 12 | Âme corrompue

→ Chapitre 13 | Un retour glacial

→ Chapitre 14 | Six & Mono

→ Chapitre 15 | Veil of selfishness

→ Chapitre 16 | Sweet Blood

→ Chapitre 17 (partie 1/2) | Gil

→ Chapitre 17  (partie 2/2) | Gil

→ Chapitre 18 | Pression

→ Chapitre 19 (partie 1/2) | Eveil

→ Chapitre 19 (partie 2/2) | Eveil 

 Chapitre 20 | My painting world

→ Chapitre 21 | Vers la voie de la guérison

→ Chapitre 22 (partie 1/2) | Thin Man Return

→ Chapitre 22 (partie 2/2) | Thin Man Return

→ Chapitre 23 (partie 1/2) | Monster Six 

→ Chapitre 23 (partie 2/2) | Monster Six 

→ Chapitre 24 (partie 1/2) | Nouveau cycle

→ Chapitre 24 (partie 2/2) | Nouveau cycle

→ Lettre pour mes amis...

→ Lettre d'une mauvaise rédemption

→ Remerciements

 

_____________________________________________________________________________

Préface

Publié le 19/02/2021 à 22:51 par reve-of-manga
Préface

* Ecrit le 19.02.2021, réécrit le 12.05.2023

 

*

 

[ PREFACE ]

 

*

 

    || Little Nightmares  appartient à Tarsier Studios et est édité par Bandai Namco Entertainment.

 

  ||  Il s'agit d'une FanFiction, qui est basée notamment sur la fin du Little Nightmares 2. Risques de beaucoup de spoilers vis à vis des autres jeux (le 1, le DLC, Very Little Nightmares, ...).

 

  || Cette Fanfiction est classé (-18), comme le jeu vidéo. Les thèmes abordés seront matures, sombres, présence de gore, ... , âmes sensibles savent s'abstenir. 

 

 

*

 

  ||  L'histoire se déroule à la fin du jeu-vidéo du Little Nightmares 2. Tout est inventé, tout est basé sur un "Et si...?". 

 

                     Vous découvrirez de nouveau Mono, un jeune garçon courageux, qui a tout fait pour aider son amie, qui s'est retrouvé trahi, rejeté et abandonné dans la Tour transmission. Une chance s'est présenté à lui, il va pouvoir de nouveau retrouver sa liberté. Mais à quel prix? Compte t-il se venger? Retrouvera t-il la confiance avec d'autre personne? 

 

                      Vous découvrirez Nueve, une jeune fille craintive dans Pale City. Survivante depuis à présent longtemps, elle fait de son mieux pour trouver un coin où se réfugier, où elle se sentira en sécurité. Malgré ses années de solitude, elle espère un jour retrouver des personnes comme elle. 

                     Vous découvrirez Six, une jeune fille au manteau de pluie jaune. Celle-ci, ayant accompagné Mono dans tout Pale City, l'a décidé de l'abandonner dans les gouffres de l'abysse, pour partir seule loin de cette folie. Rongé par quelque chose de mauvais en elle, sera t-elle s'en débarrasser? Ou plutôt, succombera t-elle aussi, à la folie de ce monde dystopique? 

                     Vous découvrirez Gil, un jeune garçon avec un bandage à l'oeil gauche. Celui-ci réside depuis longtemps dans Pale City. Il détruit toute écran télévisée, vouant une haine pour le Thin Man. Il est chef d'une bande de survivants. A t-il de bonne intentions ou au contraire, cherche t-il quelque chose? 

 

                   Découvrez de nouveaux personnages, comme de nouveaux monstres. Retrouvez également de anciens ennemis du Little Nightmares 2, plus fous, plus puissants. 

 

 

*

 

  ||  Dans cette FanFiction, vous aurez notamment de l'horreur - survival -. Je mettrais en avant des relations, un développement avec les personnages.

 

  || Je tiens aussi à préciser que je fais des fautes d'orthographes, des erreurs de syntaxes, ect, alors n'hésitez pas à me corriger! 

 

  ||  Les chapitres seront courts, comparé à mes autres écrits. Tout simplement parce que j'estime que c'est mieux pour moi dans cette histoire. 

 

  ||  Le titre de cette FanFiction; If Crossblood; signifie "Si sang croisés". Vous pouvez définir cela comme un monde parallèle, où "SI" Mono avait l'opportunité d'être sauvé de son cruel destin. Voyez cela comme un DLC, je dirais. 

 

  ||  Comme mes autres écrits, je n'autorise pas le plagiat! Merci de me prévenir si vous voulez utiliser mes personnages en plus de l'histoire! Merci de respecter mon travail!

 

*

 

 

Sur ce, bonne lecture! 

 

 

Bon retour dans Pale City...

Fanfiction Little Nightmares - Chapitre 1

Publié le 20/02/2021 à 19:15 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmares
Fanfiction Little Nightmares - Chapitre 1

non corrigé

Little Nightmares II

 If Crossblood

Chapitre 1:

Pale City Shop

 

 

.

.

 

La course effrénée ne permettait pas aux deux enfants de prendre un moment pour souffler. A aucun moment, il ne fallait faiblir. C'était une lutte. Pour la survie. L'adrénaline parcourait dans les veines du duo, qui, sentait leurs muscles brûler et devenir douloureux à chaque pas. La respiration était saccadée et sifflait assez régulièrement. Leur trachée était bouillante et à la fois, piquait, empêchant l'organisme de s'adapter à cet effort physique plus que agressive pour le corps. Leur système cognitif n'était pas entièrement fonctionnel ; n'étant focalisé que sur une chose : l'issue de sortie. Les oreilles bourdonnaient, malgré cela, les deux petits enfants pouvaient entendre ce bruit gluant, douteux et alarmant derrière eux, les pourchasser, réduisant et englobant le chemin qu'ils avaient empruntés avant.

Leurs pieds nues chauffaient. Etaient rouges et à la fois gelés. Après une longue course, marche, peut-être que des ampoules s'étaient formées. Ils étaient endolories, cependant, hors de question d'abandonner. Face à eux, se dressait un sorte de pont de pierre, menant jusqu'à la télévision carrée, renvoyant une lumière, source d'espoir et leur unique moyen d'échappement. Autour d'eux un tremblement, comme si, les ténèbres venaient engloutir tout. Six était plus loin, devant lui, ne s'arrêtant pas, alors que le pont tanguait, se fissurait, puis chutait dans le vide petit à petit. Le coeur battant, le petit garçon se sentit premièrement rassurée pour son amie qui avait pu joindre l'autre coté du pont, saine et sauve. Restait alors le saut périlleux.

Ce qu'il fit. Derrière lui, le cauchemar avançait en ralentit, en même temps que son saut. Mono fut vite rattrapé par Six, qui lui avait saisit sa main. Une main fiable, sur qui, plusieurs fois, l'avait aidé durant son aventure.

Sa main était chaude et moite. Tout comme la sienne. Mono s'efforçait à remonter, mais avait comme une drôle impression. Six semblait absente. Celle-ci le fixait, le visage sombre, la figure a moitié camouflée par sa capuche de son manteau de pluie jaune. Son amie ne réagissait pas aussi vite que habituellement et son manque de réactivité inquiéta le garçon sous elle, toujours suspendu dans le vide, sa survie, ne tenant qu'à un fil, sa vie, tenu entre les mains de son alliée depuis le début. Le coeur tambourinant contre sa poitrine, la sueur perlant de son front à son menton, haletant, Mono n'eut le temps de prononcer quoi que ce soit.

Il fut lâché. Six avait lâché sa main, sèchement, sans sortir le moindre mot, son visage, restant imperturbable. Le garçon, sentit son corps descendre, sous l'effet de la gravité, les ténèbres, se préparant à le dévorer. Lui, qui, a été lâchement abandonné, trahit par son amie. Tout espoir venait de s'envoler. Quoique, arraché, d'une manière plus que brutale. Honnêtement, le petit garçon aurait jamais cru s'en sortir. Bien évidemment, il savait que venir sauver son amie Six était suicidaire. Mais il devait le faire. Et jamais, à aucun moment, l'enfant aurait pensé qu'elle le laisserait tomber de la sorte. Une personne manipulatrice, dénudé d'émotion, sans coeur, ces caractéristiques ne lui correspondaient absolument pas.

Jouait-elle la comédie depuis tout ce temps ? Se servait-elle de lui depuis le départ pour parvenir à ses fins ? Tellement de questions tournaient dans la tête de Mono. Son coeur était déchiré. Après tout ce qu'ils avaient traversés ensemble, pourquoi elle l'abandonnait ? C'était tout simplement injuste. Lui, qui avait tout donné pour elle. Etait là pour elle. L'avait sauvé et aidé. C'était cela, la manière dont elle le remerciait ? En le jetant dans la gueule du loup ? Dans ces cauchemars ?

La silhouette de la fillette disparaissait, signalant qu'elle retournait dans le monde réel, en sécurité. Le visage de Mono se déformait sous la tristesse mêlée à de la colère. Sa confiance avait été trahie. Ce sentiment qu'il ressentait en ce moment, était horrible. Douloureux et à la fois insoutenable. Ses courtes mèches étaient dressées vers le haut, tout comme son bras, restait tendu, ses doigts écartés, comme si, quelqu'un ou quelque chose l'aiderait à remonter.

Mais la réalité était plus que injuste. Et cruelle.

C'était surprenant de se savoir encore en vie après cette chute. Encore abasourdit par ce qu'il s'était produit, péniblement, le petit garçon se redressa et regarda face à lui. Les ténèbres étaient partout. Il n'y avait rien à faire, à part avancer et à espérer trouver quelque chose. Partout, y comprit sous ses pieds, un bruit fort désagréable. En plus que quelque chose mouvait. Gluant, et à la fois liquide. L'air était lourd, mais pas difficile pour s'oxygéner. Au bout d'un moment, Mono finissait par trouver une chaise. Basique, de bois, placer au-dessus d'un tas de chair. Qu'avait-il de mieux à faire ? Il savait que au fond, plus rien ne l'attendait à l'extérieur. Personne ne viendrait le sauver.

On l'avait trahit. Mentit. On avait joué avec sa confiance et sa loyauté.

Le petit garçon réajusta son long manteau amoché et de couleur froide et sombre pour qu'il puisse se poser sur la chaise. Plongé dans une solitude, nourrit par les ténèbres et la colère et l'incompréhension, il serra ses poings. Autour de lui, plusieurs oeils s'ouvrirent. Les pupilles cogitaient, comme si celles-ci admiraient leur nouvel hôte, qui devenait leur nouveau Roi. Le nouveau maître de Pale City.

Son environnement basculait. Changeait, le ramenant dans une triste réalité ; dans une pièce. Vide. Le retenant captif dans ses ténèbres, ou plutôt son - cauchemar - . Qui, avec le temps, qui sait, finira par le métamorphoser en monstre.

 

 

.

.

.

 

 

Dehors, la pluie tombait des cordes. Un chant mélodieux retentissait sur les dalles qui recouvraient la terre. Les linges qui étaient exposés à l'extérieur, se retrouvaient totalement trempés et étaient laissés en abandon. Jusqu'à présent, le ciel avait toujours été aussi sombre, ne dévoilant aucune étoile dans les cieux. Aucune once de lumière. Un peu comme si l'obscurité avait toujours existé dans ce monde. Dans l'enceinte d'une petite supérette de marché, désertée par les habitants de Pale City, se trouvait une enfant. Elle semblait faire un tri, examinant avec attention les étagères occupées par diverses produits de consommation. La tête toujours levée vers le haut, elle faisait un tour, pieds-nues. A vrai dire, tout était gigantesque comparé à sa toute petite taille, que c'était assez troublant.

Le carrelage était gelé, sale et pourrie à quelques endroits. Une dizaine boite de conserve se trouvait par terre, déformées ou non. Impossible d'ouvrir le couvercle sans un instrument de cuisine. Plus loin, c'était du verre qui était explosé, du jus de tomate  recouvrant la surface. Une odeur plus que pourrie empestait, attirant des mouches, qui survolaient les dégâts causés. Un peu plus loin, des sachets de riz ouverts, le contenu avait formé une belle pyramide. 

Le ventre de la petite fille se mit à grogner. 

Elle s'y avança d'un pas décidé, veillant à ne pas écraser un fragment de verre pour se blesser davantage. Aussitôt, elle se pencha et ramassa un grain sec. Elle renifla et vint le diriger à ses lèvres, laissant sa langue prendre le petit bout et l'embarquer dans sa cavité buccale. Elle mâcha puis avala. Lentement, la fillette abaissa ses mains et considéra tout ces restes qui avaient bien meilleur goût une fois avoir bouillit dans de l'eau chaude pendant quelques minutes. Pensive, l'enfant se mit à se débattre dans sa tête. 

En toute franchise, ce lieu a été abandonné. Ce serait stupide de croire qu'il y aurait encore quelque chose de comestible. Les fruits sont pourries dans les stands vers l'entrée et les légumes se retrouvaient aussi dans un piteux état. Encore plus que des rats plus gros qu'elle se manifestaient dans le coin, grignotant de tout et de n'importe quoi pour atténuer leur faim. Si jamais elle venait à en rencontrer un, la bête se taperait un sprint de malade rien pour la mettre sous ses dents tout en poussant des cris. 

Son estomac grogna de nouveau. La fillette porta ses mains vers son ventre, qui lui suppliait de digérer un quelque chose. Après tout, cela faisait quasiment quatre jours qu'elle avait rien mangé! Une véritable torture. Son corps était affaiblit, engourdit et avait des crampes. Son mal de tête ne s'arrangeait pas malgré ses heures de sommeils limités et se contenter de boire l'eau de pluie n'aidait pas non plus. L'humidité pénétrait même dans les abris, et les draps ou coins plus ou moins chauds ne servaient plus à grand chose... 

C'était quand même curieux... Trois jours, et il pleuvait toujours à torrent, comme si les cieux exprimaient leur tristesse. Sincèrement, la petite fille se demandait quand elle pourra un jour, admirer un ciel éclaircit. Avec un joli effet coloré, multicolore, sous forme de demi-cercle, comme elle pouvait en voir depuis des illustrations représentées dans des livres déjà grands ouverts. Enfin, généralement, ils étaient jamais fermés, comme la plupart avaient pour passion la lecture. Elle pouvait encore se souvenir qu'elle en lisait parmi ses autres amis, sur le ventre, les jambes pliées et jonglant dans un mouvement de ciseau et tapant ses pieds entre eux horizontalement. Autrefois, tous étaient unis, avant qu'ils ne vivent un cauchemar. 

Un souvenir lointain, mais encore si frais, impossible à ignorer. Assister au meurtre de ses amis, finissant par être capturé une fois mort, finissant pendus par une jambe ligotée, des membres en moins par ces monstres gigantesques, qui avaient l'air de fabriquer des poupées à base de chair humaine. 

Une voix agonisante et à la fois apeurée lui remontait à l'esprit. "Nueve!". La main tendue vers elle, le visage larmoyant et déformé par la peur, de la morve sortant du bout de son nez, une fille maigre. Evidemment, Nueve avait cherché à la libérer de cet attrape souris, duquel elle s'était piégée. Le pic avait atteint son thorax. Du sang dégoulinait de sa bouche et ses pupilles dilatées perdaient peu à peu la lueur. A l'aide de ses propres mains, Nueve cherchait à soulever le métal qui l'écrasait, empêchant son allier de se relever de la lame sous elle. Une torture lente et à la fois horrible. 

Sous la panique, il était impossible de se concentrer. De réfléchir correctement, de procéder par étape pour trouver une solution. C'est ainsi que son amie mourut, sous ses yeux, en larmes. Après cette terrible épreuve, Nueve se trouvait tellement pitoyable, incapable. 

Survivre seule, éviter de faire le moindre bruit, toujours sur ses gardes, de peur de se faire avoir par tout et n'importe quoi... le quotidien de la fillette. 

 

 — Il n'y a rien pour mettre sous la dent? Pensait la petite, avec une pointe de déception. Je ne veux pas mourir de faim... et finir comme repas pour ces bêtes... 

 

Soudain, un bruit la fit sursauter. Très vite, elle porta son attention à cette pile de riz, qui, cogitait anormalement. Surgissent alors des araignées, des petites, fuyant leur abris. A cette vue, Nueve réprima une grimace en se remémorant le grain de riz qu'elle avait avalé. Savoir que ces bestioles ont posé leur patte dessus... lui donnait un fichu haut-de-coeur. 

Contrainte de se déplacer à son tour, la fillette réajusta les bretelles de son sac en tissus qui pendait le long de son dos, marron, troué à quelques endroits et mal cousue à certains coins. Ses cheveux attachés en queue de cheval trainaient derrière elle dès lors qu'elle entama le premier pas. 

Finalement, après avoir bien cherché, ignorant les douleurs à son cou qui la lancinait à chaque fois qu'elle levait sa tête, elle débusqua des paquets non ouverts de biscuits. Toutefois, il fallait escalader les étagères. Et ce qu'elle voulait, se trouvait au quatrième étage. Autrement dit, il était nécessaire de faire un détour pour obtenir l'élément qu'elle désirait. 

Elle enjamba vers l'entré de la petite supérette, se faufilant entre les caisses, monta sur une chaise complètement défoncée, pour ensuite, sauter et se hisser sur le tiroir-caisse, et se redressa ensuite sur le clavier. Un petit son audible s'y émanait, comme un clac, affichant un chiffre sur l'écran principale et orientale, destinée à la clientèle. C'était poussiéreux, mais lisible avec cette couleur verte. Nueve ignora, longea le long du tapis roulant qui était en arrêt, escalada un stand de confiserie, sautant les uns par dessus les autres pour ensuite, joindre des caddies tous assemblés les uns des autres, bloquant toute une allée. 

Avec cette hauteur, ce n'était pas compliqué de parvenir à joindre les rayons. Plus facile à monter en haut par la suite, avec des tubes carrés d'acier. La fillette faisait le haut. Une fois plus stable, elle fit bien attention à ne rien faire tomber. Après tout, des bouteilles verres de différents parfums y étaient placées. Finissant ensuite par atteindre l'étagère qu'elle convoitait de base. Avec précaution, elle descendit le long du métal, pour ensuite, venir déposer son pied-nu sur la plateforme presque remplit de paquets de gâteaux. Haletante, veillant à reprendre son souffle, Nueve glissa les bretelles de son sac le long de ses bras, ouvrit son sac et s'empara sans gêne de trois paquets entiers de différents produits de consommation. Au moins, elle aura de quoi grignoter lors de son aventure. 

Son estomac grogna de plus belle, l'incitant à s'accaparer d'une boite plus grosse que les autres, empalée les unes sur les autres. Non seulement la structure était plus énorme, donc, prendrait trop de place dans son inventaire, mais il y avait pas le même effectif que la petite fille avait prit. Inutile de réfléchir, autant manger sur place. Et puis, mis à part les araignées, petits ou énormes rats qui occupaient cet endroit, aucune grosse menace ne s'y faisait ressentir. 

Cédant à sa faim, Nueve ouvrit la boite sans difficulté, se permettant aussi de s'asseoir au bord de la plateforme, ses pieds dirigés vers le vide. Ouvrant un dernier emballage plastique, elle mordit dans le chocolat, soulagée de pouvoir se nourrir enfin après plusieurs jours. L'enfant se sentait même heureuse de savourer ce goût unique et sucré. Logiquement, dans ce genre de contexte, elle ne devrait pas profiter, ni se détendre. Néanmoins, pour elle, avec le temps et l'expérience, la petite fille vêtu d'une salopette beige, trouée au niveau de ses genoux, puis d'un haut sale blanc - voire gris, avait acquit de la positivité. Qu'il ne fallait pas renoncer au désespoir, qu'il fallait tout de même apprécier tout petit instant de bonheur. 

Sa survie était jusqu'ici une chance inestimable. Gaspiller son précieux temps pour trop de sérieux, de stress, n'était pas bon pour le moral. C'était pour cela qu'elle souriait en mangeant. Ne pas abandonner, garder espoir et la tête haute. Ses amis auraient eux aussi, appréciés manger ce délicieux gâteau fourré de chocolat avec elle, s'ils étaient encore en vie. Pour eux, et aussi bien pour son moral, Nueve prenait son temps, mastiquant un bon moment, dégustant son repas. 

Au final, la petite fille avait mangé au moins quinze parts de chocolats sur vingt. Bien calé, elle exhala un soupir de bien-être, ses yeux fermés, ses jambes s'agitant dans le vide. La brune se détendait. Puis rouvrit ses paupières, regardant face à elle. Tout était si calme, si silencieux, et à la fois, peu agréable. Après tout, cette atmosphère régnait depuis toujours, mis à part d'autres occasions... Cela devenait presque pesant à chaque fois. Et la solitude commençait sérieusement à la peser. 

Nueve sortit une petite gourde de son sac, contenant de l'eau de pluie, puis avala quelques gorgée pour s'hydrater la gorge. Puis, refermant le bouchon, elle remit dans son affaire, qu'elle remit aussitôt sur son dos. Peut-être pouvait-elle se reposer au moins quelque temps ici? Dormir, caché sous les produits mis en exposition... Ce serait une bonne idée, au moins, ici, comparé aux immeubles, c'est moins stressant et humide. 

Dans un bruit assourdissant, quelqu'un pénétra dans la supérette. Respira bruyamment et ses pas, lourds et à la fois audibles fit bondir le coeur de la pauvre enfant. Maintenant en état de panique, blême, sous l'effet de l'anxiété, Nueve s'obligea à se redresser et pencher sa tête sur sa droite. Avec le peu de luminosité, elle ne repérait rien. Néanmoins, le son plus que inquiétant ne la mettait pas du tout à l'aise. Soudain, un grésillement. Suivit alors le début d'éclairage émit par les lumières suspendues. Aveuglée, la fillette se fit de l'ombre avec son bras. 

Le coeur de l'enfant rata un battement, dès qu'elle s'habituait enfin à la présence des lumières; une ombre. Ronde, avec une silhouette imposante et à la fois intimidante. Rapidement, maintenant à sa respiration, Nueve se faufila derrière les boites de gâteaux, s'accroupissait et restait cachée. L'impression que le sol se dérobait sous ses pieds ne faisait que augmenter son stress. Des sueurs froides coulaient le long de son dos et sur son visage. Même, elle croyait presque que sa respiration finirait par attirer le monstre qui venait d'entrer. 

Les pas cessèrent vers son emplacement. Nueve ne voyait rien pour l'instant. Cependant, elle pouvait tout à fait deviner à quel point elle se retrouvait dans une mauvaise posture. La pauvre tremblait de peur et ses battements de coeur tambourinait trop violemment contre sa cage thoracique, et avec le sentiment d'impuissance, elle sentait que sa voie respiratoire se bloquait d'un coup. L'adrénaline pulsait dans ses veines, la rendant toute instable. Les yeux ronds, ses mains plaqués à son nez et bouche, la fillette laissa l'individu ne plus bouger. 

 

 — Ne viens pas ici... ne viens pas ici...! Implorait-elle dans ses pensées, ses yeux s'humidifiant sous la peur. 

 

Un long râlement s'échappait de la bouche de l'intru et tendit sa main vers l'étagère où Nueve se trouvait. Celle-ci se crispa, la tête dressée vers le haut, décelant cette énorme main, toute crasseuse et puante au-dessus d'elle. Subitement, contre toute attente, ses doigts se plièrent, dans sa direction, comme pour l'attraper. 

 

A suivre.

 

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Fanfiction Little Nightmares - Chapitre 2

Publié le 23/04/2021 à 18:59 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmares
Fanfiction Little Nightmares - Chapitre 2

* Ecrit le 28.02.21

Little Nightmares II

 If Crossblood

Chapitre 2:

Pourchassé

 

 

Les doigts se plièrent, parvenant à saisir la dernière boîte de gâteau. Le souffle rauque et bruyant du monstre se faisait entendre et suscitait la peur chez la petite fillette qui s'était mise en boule, tel un animal se cherchant à se protéger. Un hérisson, notamment. Le coeur tambourinait contre la poitrine de cette enfant, qui retenait jusqu'à présent son souffle. Elle étouffait, suait et ses yeux étaient embrumés de larmes.
La main s'éloigna enfin d'elle, l'incitant à relâcher toute la pression qu'elle contenait jusqu'ici. Un bruit de pas s'éloignait, lui signalant que l'individu partait dans une autre direction. Nueve s'efforça à se relever après cette terrible expérience. Ses jambes flageolaient, et les gouttes de sueurs perlant sur son visage ne cessaient de couler abondamment. Aussitôt, elle effectua des pas chassés, évitant de faire bouger d'autres boîtes, qui pourraient alerter la personne se trouvant dans la supérette. Se retrouvant au bout, par précaution mais aussi par curiosité, la brune se pencha un peu. Elle distingua le monstre.
Le corps déformé, aigrie, un pantalon dépravé couleur sable, une chemise à rayures et une grosse tête. Un double menton très prononcé et les cheveux courts gras. Le regard vitreux et sombres. Sa taille faisait exactement pile poil cinq étages. Nueve déglutit sa salive et recula un peu. Comment pouvait-elle lui échapper? Déjà, rester silencieuse. Ensuite... peut-être, passer derrière une porte, derrière une vitrine exposant différentes sortes de viandes. Cela pourrait la mener en lieu sûr. De toute façon, il n'y avait pas plus de solution qui se présentait à elle. Autrement dit, c'était sa seule issue de secours.

Les poumons ayant suffisamment prit de quantité d'oxygène, la fillette se décida enfin à bouger. Elle descendit prudemment de l'étagère, son ombre, s'écartant sous elle, avec l'effet de la lumière au plafond, au même rythme qu'elle rejoignait la terre ferme. Au contact du carrelage, l'enfant frissonna. Cependant, elle s'efforça de ignorer les contraintes qui lui faisaient obstacle, se dépêchant de déguerpir d'ici au plus vite. Les battements de son coeur y allait crescendo, au point d'avoir du mal à discerner sa présence et celui du monstre hideux se baladant ici, au mauvais moment. Accroupit, à pas de canard, Nueve avança.

Le souffle rauque de la deuxième personne n'inspirait rien de bon. En effet, cet individu, sans doute de sexe féminin, faisait un tri dans les rayons. En étant donc concentrée dans sa tâche, elle n'avait su encore repérer l'intrus se trouvant dans sa petite échoppe quasiment abandonnée. Régulièrement, le monstre bougeait, incitant à Nueve à se plaquer contre les étagères, demeurant immobile, le temps de s'assurer à avoir la voie libre pour s'enfoncer au fond du magasin. C'était stressant pour elle, d'ailleurs, devoir limiter ses déplacements, de peur d'être choppé.

Chose qui lui était incompréhensible ; pourquoi ces individus étaient aussi grand ? Comme des sortes de titans, mesurant dix fois sa taille ? Y comprit la majorité des objets et meubles, sans compter les habitats, l'environnement ? A vrai dire, depuis qu'elle était seule, Nueve s'interrogeait souvent sur son existence. Du fait qu'elle soit aussi petite, minuscule comparé à tout. Comme si... elle était étrangère dans ce monde. Aussi bien pour elle, que pour d'autres enfants, qu'elle avait connu jusqu'ici. Bien sûr, la brune était quasiment persuadée qu'elle n'était pas la seule survivante. Ce serait trop absurde de croire à cette option là. Néanmoins, depuis la découverte de Pale City... Il y avait personne. Pas de rescapé. Pas de survivant. Aucune signe de vie, sauf elle.

A quel point le monde était grand ? Existerait-il un lieu de répit, regroupant tout survivant comme la fillette ? Elle voulait y croire. Un endroit moins cauchemardesque, plus reposant, plus joyeux... moins morose et aussi effrayant. Bien sûr, de préférence, avec un joli paysage et ciel, comme dans des illustrations exposées dans des livres ! Ah, et des animaux tout mignon aussi, en pleine liberté ! Ces pensées remplis de rêveries et d'innocences la requinquait. Et lui donnait du courage. Nueve enjamba enfin vers la vitrine, qu'elle contourna aussitôt. A présent caché, grâce à la hauteur de la vitrine, la brune reprit son souffle, une main portée près de sa poitrine, au niveau de son coeur. Tantôt, l'enfant leva sa tête. La porte était close, néanmoins, à proximité, en haut, il y avait un conduit d'air. Autrement dit, un chemin parfait à emprunter pour la fuite. La petite fille balaya du regard les lieux.

La vitrine exposait de la viande crue ; tels que des saucisses, de la volaille, du jambon, ... Un coin pour de la charcuterie. Un gros couteau de cuisine était planté dans du porc, la viande ayant pourrie avec le temps, des mouches y planant autour, désignant que cette nourriture était déconseillée pour les autres. Etonnamment, du jus avait laissé des traces, depuis le verre, sur le plan de travail au petit plateau. Nueve se hissa, pour y accéder. En effet, si elle longeait le long du plan de travail, jusqu'au mur, elle pourrait ensuite sauter sur un drôle de mannequin avec une tête de porc. Avec la hauteur de ce dernier, la fillette pouvait parfaitement sauter sur sa gauche, pour remonter sur une étagère en hauteur, dessus, plusieurs cadres poussiéreux, et à proximité, le conduit d'aération.

Ce parcours s'annonçait sportif, néanmoins, avec la présence d'une autre personne, cela ne pouvait que rendre encore plus angoissant. Il suffisait d'une erreur. D'une gaffe. Un mauvais pas, et c'était foutu. Nueve fronça des sourcils, se focalisant sur son objectif principal, déterminé à ne pas échouer dans sa démarche. Elle entreprit donc d'avancer, en fonction de cachette. En effet, du sel, un lot de papiers d'emballages et d'autres affaires étaient disposés un peu partout, comme si ils étaient là pour la protéger. Une chance qu'ils aient été bien positionnés, cela lui donnait l'opportunité de vite se cacher dès que le monstre était tout prêt.

Toujours aux aguets, Nueve ne reprit que son avancé que lorsque le monstre s'éloignait de la vitrine. Toujours accroupit, le dos courbé vers l'avant, comme si cela pouvait la rendre plus minuscule qu'elle ne l'était déjà. La tension était palpable et la fillette faisait de son mieux pour rester discrète et incognito. Après quelques minutes, qui lui paraissaient les plus longues de sa vie, la brune sauta et grimpa derrière le mannequin, glauque pour elle. Soudain, des bruits de chariots s'entrechoquaient. Des râles plus que graves parvenaient jusqu'à ses oreilles, lui arrachant un frisson à travers tout son échine. Des pas se suivirent, successivement. Inutile de chercher à compter dans un moment pareil. La survivante devait se focaliser sur son objectif principal et non se laisser distraire !

Toutefois, la curiosité représentait un vilain défaut. Et comme disait si bien un dicton ; la curiosité tue le chat. De plus, elle perdait un temps précieux rien que pour étudier la source du bruit. Ses pupilles noisettes se dilatèrent devant une scène qui se déroulait sous ses yeux ahuris. Un débarquement de créature. Un, avait la tête encrée dans une télévision, on ne sait par quelle force, il arrivait encore à bouger avec. D'autres, avait soit un corps difforme, le visage manquant ou un visage las et à la fois sans vie. A vrai dire, ils entraient en groupe. Leur manière de se déplacer était différente de la première. Nueve plissa ses yeux et tourna sa tête.

Sans doute le propriétaire du magasin. Ou juste un vendeur. Ses déplacements étaient raides mais rapides. D'ailleurs, cet individu soulevait plusieurs caisses, contenant des bouteilles de verres, les disposant avec précaution dans le rayon liquide. Au moindre geste suspicieux de sa clientèle, la créature faisait volte-face, grogna, se pressa jusque vers la personne qui la troublait et la poussait sèchement. Autrement dit, c'était une invitation à respecter les règles. Au risque que cela se terminait mal. Etonnamment, les autres personnes se fichaient éperdument de ce qu'il se tramait près d'eux. Nueve ravala sa salive et arrêta toute observation et se dépêchait de faire son chemin pas aussi simple à emprunter, sauf pour les plus courageux et agiles.

Enfin en hauteur, haletante, la fillette fit des pas chassés le long du mur, les bras écartés, se rapprochant du conduit d'aération. Tout près du but, sans avoir eu trop de difficulté, l'enfant remercia la chance d'être de son coté aujourd'hui. Alors que jusqu'ici, tout était relativement calme, un grésillement la coupa de court, ainsi que les occupant du magasin. Se tournant vite vers la source de l'ennuie, Nueve craignait le pire. En effet, à proximité, se trouvait une petite télévision. Pour une raison inconnue, celle-ci s'était allumée, diffusant des images ainsi que du son, on aurait dit qu'une chaîne humoristique avait été mit en marche. Captivés, toutes les créatures avancèrent vers la vitrine, la tête levée vers l'instrument de leur attention.

Nueve sua et grinça des dents, les yeux exorbités.

 

— Non... Ils vont me voir... ! Je dois me dépêcher ! Vite ! Paniqua t-elle intérieurement.

 

Son coeur s'affolait. Sous le coup de la précipitation, elle manqua de faire tomber un cadre photo. De suite, la vendeuse leva sa tête. Et elle repéra l'intrus. Sa réaction fut immédiate. Non loin d'elle, un balais. Elle se prit, s'en servant comme arme pour choper cet insecte qui venait déranger son lieu de prédilection. Nueve se sentit tanguer dès que le bout du bâton cogna l'étagère de bois. Néanmoins, elle s'efforça de continuer à courir, jusqu'à la sortie de secours. Dans un saut précipité et mal préparé, elle sentit son corps prêt à l'abandonner. La brune parvenait toutefois à se tenir aux ailes du conduit. Aussitôt, elle se hissa et rentra dans le trou, ignorant les cris indignés du monstre derrière elle.

Inaccessible pour l'instant, Nueve souffla et posa sa main vers son coeur, tremblante. Elle se permit de rester immobile pour au moins deux minutes avant d'avancer, accroupit. Ne sachant où se diriger, elle se contentait donc d'avancer en face. Après tout, aucun autre chemin se présentait. Aucune déviation, rien. Il faisait noir, alors qu'elle s'éloignait de la lumière. La brune rechercha l'ouverture de son sac et sortit sa lampe torche et l'activa. Une source de lumière s'y émanait, lui permettant ainsi de se repérer. Son ombre s'étendait derrière elle, à chaque pas qu'elle faisait. L'enfant gardait son calme, sa respiration s'étant enfin stabilisé après un moment de panique. Cependant, l'adrénaline pulsait toujours dans ses veines, tellement qu'elle restait sur ses gardes.

Il ne fallait pas s'avouer victorieuse de si tôt. Après tout, sous elle, elle pouvait entendre les grognement incessant de la propriétaire du magasin. Celle-ci, avait l'air de savoir où Nueve se dirigeait. L'enfant espérait que ce ne soit pas le cas, que au contraire, elle trouve vite la sortie menant à l'extérieur. Au bout d'un certain moment, la brune aperçut enfin un échappatoire. Certes, elle devait se faufiler entre des plaques horizontales, mais espacées, elle avait largement la possibilité d'y sortir, si elle les écartaient un peu plus. De plus, de la lumière y dégageait à l'extérieur. Rapidement, Nueve éteignit sa lampe torche et la rangea dans son sac.

Ses pas faisaient des échos dans la plateforme où elle se trouvait. Alors qu'elle croyait vite sortir indemne, un bruit assourdissant retentit, suivit d'un vent violent, de battement... une seconde, des battements ? Nueve grinça de nouveau ses dents, se protégeant le visage avec ses bras, les jambes pliées, ses cheveux attachés emportés par le courant d'air vers l'arrière.

 

— Q..Quelqu'un a activé la ventilation... ? Suspecta t-elle, d'une voix enrouée.

 

Une image d'une certaine créature se dévoilait, de dos, dans son esprit. Nueve pesta et s'empressa de s'accrocher à la sortie. Dans ces conditions, si elle lâchait les barres, sous la puissance du vent, elle se ferait emporter facilement et, finira par se faire déchiqueter plus loin par les ailes ! La petite fille tentait désespérément d'espacer un peu plus les barres, par ses propres moyens – allant même à poser une jambe pour appuyer vers le bas et repousser avec son autre bras vers le haut.

 

— Je refuse... de mourir dans ces conditions... ! Déclarait-elle dans ses pensées.

 

La grille de ventilation finit par céder. Tordue et bien ouverte, Nueve put enfin souffler, en sortant de la gaine d'aluminium dans laquelle elle était enfermée depuis quelques minutes.

Bien sûr, sur le moment de liberté, elle manqua de glisser, oubliant de regarder sous elle avant de sortir. Dans un petit cri de surprise, elle chuta et se cogna, le dos en premier contre quelque chose de dur. Le choc émit un petit son. Tandis que Nueve se redressa péniblement, elle agita vivement sa tête, essayant de comprendre où elle se trouvait désormais. Au-dessus de plusieurs casiers. Certains, portes mi-ouverte avec des chemises et badges. L'ampoule au milieu du plafond était éteinte et sur sa gauche, la fenêtre était close. On pouvait entendre la pluie finir taper contre la vitre et voir les gouttes glisser le long du verre, certaines, se fusionnant pour ensuite s'écraser contre le marbre.

Donc, la survivante se trouvait dans l'espace réservé au personnel ; les vestiaires. Doucement, Nueve se leva et longea les casiers gris, pour ensuite, amortir sa chute sur une chaise. Suivit alors le sol. Un petit « hup » lui échappait la barrière de ses lèvres, puis, de nouveau en exploration, elle enjamba dans la salle commune. Une table était dressée contre le mur totalement abîmé. Du papier peint totalement usé avec le temps et sale. Juste en face, un meuble de cuisine, avec un micro-onde, la porte ouverte, plus fonctionnel. Un évier, contenant plusieurs tasses pas nettoyés, dégageant une odeur d'eau du robinet pas traité. Des tâches suspicieuses donnait l'impression que la propreté a été négligé. Et la porte menant aux toilettes, ouverte aussi, avec du PQ mit à disposition. Long long du papier, touchait le sol. A croire que les employés n'avaient guère envie de se préoccuper de l'hygiène par ici !

En dépit de ces détails peu important pour l'enfant, celle-ci se balada dans l'espace de repos, continuant de examiner les environs. Passant sous la table, Nueve fit d'étranges symboles au mur, fait au crayon rouge. De plus près, on aurait dit des nombres en bâtons, rayés, comme ci, cela indiquait le nombre de jours passés. Doucement, intriguée, la brune posa sa main dessus, glissa du bout de ses doigts, se demandant si cela signifiait qu'il y avait aussi quelqu'un comme elle, ici. Vivant ? Mort ?

Désespérée, sa main se laissa retomber vers le bas, tandis que son front se colla contre les symboles exposés au mur. Nueve ferma ses yeux, à bout de sa solitude. C'était pesant d'être seule. A affronter tout ces dangers, subir tout ces cauchemars, à lutter... toute seule, sans soutien, ni avoir de réconfort quand tout allait mal.

...Non, elle ne devait pas se laisser morfondre de la sorte ! La petite fille devait déjà quitter cet endroit, saine et sauve. Il devait bien avoir quelqu'un encore vivant dans cette ville infestée de monstres. Une fois que Nueve se décolla du mur, déterminée, elle s'immobilisa suite à plusieurs grincement. Quelqu'un montait ici. Lentement, la brunette tourna sa tête au-dessus de son épaule.

Le premier monstre du magasin venait de monter, cette fois-ci, avec un cutter en main en plus du balais, l'air plus que énervé, le souffle rauque, ses épaules montant et descendant. 

 

A suivre.

Fanfiction Little Nightmares - Chapitre 3

Publié le 25/06/2021 à 23:35 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmares
Fanfiction Little Nightmares - Chapitre 3

Little Nightmares II

 If Crossblood

Chapitre 3:

Pause




Haletante, les poumons en feu, la gorge asséchée, les yeux rouges et les pupilles dilatées, les mèches flottant derrière elle en suivant difficilement la cadence de sa course, la fillette courait pour sa survie. Ce géant l’avait aperçu et la chassait. Ses pas, faisaient vibrer le sol, à cause son poids. Les pieds de l’enfant se dérobaient du carrelage et elle hoqueta, refusant d’abandonner de si tôt. Elle se mit à grincer des dents, ne se laissait pas se décourager.

On aurait dit que Nueve se trouvait dans une fichue prison. L’unique moyen de survivre, était la fuite. Comment une enfant pouvait se mesurer à un monstre, aigrie, difforme et était gigantesque par rapport à elle ? Se concentrant dans sa fuite, la brune ignorait les gouttes de sueurs qui coulaient sur son visage. Si seulement quelque chose pouvait se manifester ! Ne serait-ce pour lui accorder un peu de temps pour semer ce cauchemar !

Faute d’inattention, ses pieds nus s’échouèrent sur les grains de riz éparpillés sur le sol. La brune retenait ses gémissements en se mordant les lèvres inférieures, les yeux fermés. Cette fois-ci, elle avait perdue de l’avance. Elle avait ralentit. C’était foutu d’avance pour elle. Inutile de se retourner, qu’il était déjà évident que le commerçant s’était penché en avant, prêt à l’attraper. Nueve baissa sa tête. La défaite obnubilait ses pensées désormais.

Cling !Un drôle de son arrêta tout et attira l’attention du monstre, qui, pivota sa tête vers la source. En direction de l’entrée, vers les caisses enregistreuses, le tiroir-monnaie était ouvert, l’argent à découvert. La bobine papier avait sortit du capot, le règlement facturé. Le géant émet un grognement et se hâte pour s’y rendre. Il pousse le tiroir pour cacher le reste et retire le papier. Il lit le contenu. Profitant de ce petit miracle pour vite se cacher, Nueve se plaça derrière un produit d’entretien ménager. Haletante, tremblante, elle essaya d’observer le soit-disant humain depuis sa cachette. Surprise, la fillette discerna un drôle de petit bonhomme descendre de la caisse derrière l’individu. Il avait des pieds, des bras et mains… plus petit qu’elle, mais la peau était grisâtre et était nu. Sur la tête, un long chapeau conique fendillée, cachant les yeux ; autrement dit un nome.

Facile de faire le lien. Cette petite créature l’avait sauvé d’une mort certaine. Rapide, le petit nome courut en direction du rayon opposé des produits ménagers. Le vendeur l’aperçut quand il levait ses yeux du papier. Il plissa ses yeux, actionna le mécanisme de son cutter pour faire sortir la lame. Hâtivement, il écarta sa jambe arrière, prit de l’élan avec son bras et jeta son cutter. Sa cible a été touchée et il tomba à terre. Visiblement encore vivant, le commerçant se déplaça, le souffle rauque, ses pas, faisant échos dans sa supérette. Nueve avait plaqué ses mains sur sa bouche, évitant d’émettre un son, sous le choc. Depuis ses iris, elle visionnait ce monstre retirer le cutter du pauvre nome, pour le poignarder à plusieurs reprises, s’assurant de bien le tuer.

Du sang giclait. Son sauveur s’était fait assassiné. Il ne gigotait plus et ne bougeait plus, inerte. Sous lui, un flot rouge métallique. Le tueur aigrit se releva, agita sa tête et se déporta sur sa droite, la recherchant sûrement. Une fois éloigné, Nueve décolla sa main de sa bouche, haletante. Son coeur se serrait en revoyant le corps du nome pas loin d’elle. Retenant difficilement ses larmes, la brune le remercia et s’excusa dans sa tête et s’efforça de quitter sa cachette. Maintenant, l’enfant savait à qui elle avait affaire. La brunette avança et se fia aux bruits. Les pas, la respiration du monstre. C’était un peu plus compliqué de se focaliser qu’à cela, en dépit de ses douleurs articulaires, aux battements de son coeur et au stress qui l’envahissait.

Mais elle n’avait pas le choix.

Sur ses gardes, la fillette de neuf ans marcha. Cela ne faisait que quelques heures qu’elle était ici. Pourtant, ça lui semblait être une éternité. Sans doute avec la peur… Pour économiser ses forces, elle évitait de courir. Après avoir contourné plusieurs rayons, elle se crispa suite à un bruit suspicieux et s’accroupissait, restant derrière plusieurs barquettes de fruits pourris juxtaposés. Elle discerna au bout, le monstre, remontant les escaliers métallisés, qui grincèrent sous son poids.



— On va éviter d’aller en haut. Souffla t-elle à elle-même avec une grimace inquiète.



Elle jeta un coup d’oeil derrière elle. La porte d’entrée était fermée. Et les fenêtres ouvertes étaient situées en hauteur. Autrement dit, impossible de franchir par là, s’il n’y avait rien à escalader à proximité. Les caisses étaient trop éloignées. Il n’y avait réellement aucune issue de secours ? Nueve baissa ses yeux et regarda ses mains rouges. Une ampoule s’était formée sur la paume de sa main. Et ses ongles étaient rongés, puisqu’elle était trop stressée. Enfin, à vrai dire, elle avait toujours fait ça depuis toute petite..

A court de solution, la brune ferma ses yeux, désemparée. Elle se remémora d’un de ses amis, qui était accro aux énigmes. Elle se rappelait très bien écouter ses vantes avec les autres. S’il avait survécu lui, qu’aurait-il fait ? Il se serait très bien débrouillé. Nueve soupira et releva sa tête. Tant pis si c’était risqué. Il fallait le faire.

Se redressant, déterminée, Nueve s’empressa d’aller vers le rayon de bricolage. Elle escalada l’étagère. Heureusement, les écarts entre les trous qu’il y avait sur le tube acier perforé carré n’étaient pas grande. Cela permettait à la fillette de monter, bien qu’avoir les doigts bien serrés et se hisser vers le haut avec son corps, n’était pas une mince affaire. Heureusement qu’elle était légère et souple ! Une fois avoir atteint le niveau qu’elle souhaitait, l’enfant se stabilisa et s’entreprit à déchirer un emballage. Dedans, une corde extensible verte, avec un crochet au bout. La brunette poussa l’ensemble volontairement dans le vide. Heureusement, le bruit n’avait pas l’air d’avoir été haut en décibel pour avoir alerté le monstre en haut.

Prudente, l’enfant descendit par le tube carré. Estimant que le sol n’était plus trop loin, elle lâcha prise et tomba. Ses pieds brûlèrent avec l’impact et son corps vacilla un peu. Se reprenant, la petite fille aux cheveux attachés reprit ses outils et s’entourait dedans, l’apportant en direction des chariots tous rapatriés ensemble. Encore une fois, Nueve escalada et une fois en hauteur, elle dénoua le nœud de la corde et elle enroula le matériel sur le caddie. Après s’être assuré que c’était bien attaché, elle tira sur la corde. Le crochet, devait être lancé vers la fenêtre.

Premier essaie, échec. Le crochet s’échoua contre le carrelage. Deuxième essaie, raté. Troisième, pareil. La brune fronça des sourcils et tenta autre chose. L’enfant se tourna en direction du chariot qu’elle avait attaché. Pouvait-elle essayer de le faire avancer par sa propre force ? Cela ne lui coûtait rien d’essayer. Nueve le fit. Elle gémissait légèrement sous l’effort. Les caddies se daignaient enfin à bouger, dans un tintement strident. Le premier sortit du lot, roulant jusqu’à la fillette, qui, leva son menton, ses yeux, dégageant une lueur remplit d’espoir. Elle pouvait enfin sortir d’ici !

Cet instant de pur joie bascula aussitôt, puisque le monstre avait entendu ce boucan. Un frisson traversa tout l’échine de Nueve, qui accéléra les choses. Plaquant le caddie contre le mur de béton, elle l’escalada. Un grognement sourd se faisait entendre non loin d’elle. Et soudain, son coeur arrêta de battre, dès lors qu’un cutter fila juste à coté d’elle, se plantant contre le mur, traversant les barres de fer du chariot. La brune pâlit et se sentit paralysé à cet instant précis. Son cerveau, ne cessait de lui transmettre le message « Fuis ! Vite ! Ou tu mourras comme ce nome ! »

Derrière elle, le vendeur réduisait sa distance avec elle. Ses grognements, comparables à un animal enragé, l’intimidait. Pas question de abandonner. Nueve se hissa vers le haut, ne remarquait pas le dessin d’un œil à coté de la fenêtre en noir – probablement fait avec de la peinture ? - et parvint à passer outre la fenêtre. Deux pas, puis elle sauta à l’extérieur. L’enfant pouvait vaguement sentir les doigts de son agresseur, tenter de la rattraper. Trop tard pour lui. Pour l’instant. La brune sentit tout son corps s’écraser sous la gravité, contre les dalles pas bien alignés et mouillés. Dehors, il pleuvait toujours. Le ciel, était toujours aussi sombre, ne dégageait aucune lumière, aucun signe d’espoir dans ce monde quasiment apocalyptique. Les fils électriques suspendaient de travers avec les poteaux, à cause du chemin qui n’était pas plat. En effet, cela formait un sorte de creux, au milieu, en quelque sorte, un problème de dénivellation concernant les dalles. Quant aux lanternes, elles aussi, étaient penchées. Néanmoins, les ampoules grésillaient, la lumière, s’activait et s’éternisait en quelques secondes.

Le porte à coté, s’ouvrit dans un fracas audible. Nueve hoqueta et virevolta, se retrouvant avec cet individu aigrit. Cette fois-ci, il tenait entre ses mains, une boite de conserve vide, sans couvercle. Une seconde. Est-ce qu’il comptait l’attraper et l’emprisonner dedans ? Lui couper tout oxygène ? Lui priver de sa liberté et la tuer ? Son agresseur n’avait pas décidé de lâcher l’affaire ? Pourtant elle n’avait rien fait de travers ! Elle ne l’avait pas gêné ! Pourquoi tant de méchanceté ? Pourquoi on voulait sa mort ?

Elle recula. Ses pieds, frottaient les flaques d’eaux sous elle. Tout d’un coup, au-dessus d’elle, un tuyau de pvc craqua, les colliers qui le maintenait s’étaient détachés du mur. Tout l’eau qui était contenu depuis un moment, se déversait bruyamment devant elle. Le vendeur leva sa tête, se prenant cette eau de pluie en pleine figure à son tour. La fillette serra ses poings et fuit. Le plus rapidement possible. La respiration sifflante, ses muscles, contractés et brûlant. Son coeur avait de plus en plus de mal à s’adapter à sa cadence.

Se dressait devant elle, une poubelle, rectangulaire, complètement remplie, le couvercle, ouvert. Dans un mouvement précipité et avec maladresse, Nueve glissa et tomba. Sa rotule droite lui faisait terriblement mal. Les larmes lui montaient aux yeux et malgré la douleur, elle rampa, s’abritant en dessous. Le monstre était toujours en train de la pourchasser et cette fois-ci, il l’avait définitivement perdu de vue. Il relâcha un râlement et fit demi-tour, pestant lourdement, retournant à ses affaires.

Cette fois-ci, l’enfant était sauve. Elle rampa de nouveau, sortant de sa cachette. Honnêtement, Nueve se fichait de se retrouver trempée jusqu’aux os. Là, tout ce qu’elle voulait, c’était de se reposer. De se remettre de ses fortes émotions. Son genou lui faisait atrocement mal. Ceci l’obligeait donc à se prendre définitivement une pause. La brune se laissa s’asseoir, sa salopette, prenait une couleur plus foncée, aspirant l’eau sous elle. L’enfant s’adossa contre la poubelle, haletante, se frottant les yeux.

Quelques minutes après, Nueve rouvrit ses yeux. Apparemment, elle avait piqué du nez. Elle se sentait si fatiguée. Elle avait froid. La petite fille se recroquevilla, enfouissant sa tête sur ses genoux, ses bras, enroulant ses jambes. C’était déjà un miracle de s’en être sortit vivant. Elle ne devrait pas s’en plaindre. Et pourtant, la brune mourait d’envie de hurler. D’éclater en sanglot. Crier que tout est de la faute aux autres. Qu’elle était innocente. Qu’elle ne désirait que la paix, le calme et la sérénité. Qu’elle ne comprenait pas pourquoi ce monde était aussi cruel et effrayant. Que la solitude n’était pas fait pour elle. Qu’elle en avait marre. Et pourtant, Nueve voulait encore croire aux miracles. Qu’un jour, une lumière apparaîtra sous ses yeux, lui signalant que l’espoir était encore là, quelque part, dans les ténèbres.

Cette ville était complètement incompréhensible. Tout était si silencieux, ce n’était pas normal. Et pourtant, c’était quotidien par ici. Nueve frotta ses paupières de nouveau et releva sa tête. Les yeux ronds, elle aperçut au loin, un drôle d’élément, se faisant porter par un courant d’eau. On aurait un petit sac, avec deux trous qui pourraient permettre à quelqu’un de voir à travers. Intriguée, la fillette se leva, se pointa devant et attrapa le sac, qui semblait être fait de papier. Doucement, elle cligna des yeux, inspectant le sac avec curiosité.



— Je me demande bien à qui ça appartenait…



Nueve plissa ses yeux et se le mit sur sa tête. Un petit sourire amusé se dessinait sur ses lèvres. Effectivement, elle pouvait voir le monde extérieur à travers. En revanche, ça faisait bizarre pour elle.



— Ca donne un drôle de style. Ehe…



Elle se l’ôta et baissa les bretelles de son sac. L’ouvrit et rangea le sac de papier dedans en le pliant. Soudain, le sol se mit à vibrer. La fillette vacilla et tomba sur ses genoux. Les bâtiments courbés par la transmission émisse depuis la Tour, redevenaient à leur forme d'origine .Béate, Nueve regardait la scène, confuse. Qu’est-ce qu’il se passait ? Lorsqu’elle levait ses yeux, une lumière se mit à briller depuis la grande Tour. Aveuglante, puis, s’éteignit. Tout devenait plus sombre et soudain, les ampoules des lampadaires éclatèrent à l’unisson, plongeant la ville dans l’obscurité absolu.

Un silence de mort s’installa. Sans lumière. Juste, le noir. Les ténèbres.

 

A suivre.

 

Chapitre 4 -Fanfiction Little Nightmares

Publié le 06/08/2021 à 20:47 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmares
Chapitre 4 -Fanfiction Little Nightmares

* Non corrigé

 

Little Nightmares II

If Crossblood

Chapitre 4:

Déchiffrer



C’était le déluge. Des trompes d’eau débordaient des tuiles et des gouttières, chutant sur les dalles de la ruelle. L’orage tonnait dans les cieux, émettant une faible clarté parmi les nuages sombres, plongeant toute la cité dans la pénombre. Seulement éclairée par sa lampe torche, Nueve avançait avec prudence, restant sur ses aguets. Ce n’était pas normal que l’électricité générale venait de se couper. Quelque chose de louche devait se produire en ce moment même. Quelque part. La brune déglutit difficilement sa salive, pas rassurée de savoir que ses pas faisaient autant de bruit. Elle pouvait presque croire qu’un monstre pourrait surgir de nul part, pour l’attraper.

Le vent vint se concorder avec la pluie. C’était glacial maintenant. L’enfant frissonna et se frictionna du mieux qu’elle le pouvait. Elle était complètement trempée jusqu’aux os. Fatiguée et désespérée. Seule et sans défense, dans un monde complètement dystopique, sans avoir ne serait-ce, une lueur d’espoir. Pourtant, elle n’avait pas le choix. Nueve devait continuer de avancer, quoi qu’il en coûte. Elle voulait vivre. Et pour continuer de vivre, il fallait survivre.

Après plusieurs minutes de marche sans savoir où se diriger, la fillette tressaillit lorsqu’elle entendit des grognements et couinement. Tremblante, la brune se tourna vers la source du bruit pas rassurant. Nerveuse et anxieuse, elle osa tout de même diriger la lumière vers le haut et écarquilla ses yeux. Plusieurs hommes ou femmes aigris, au visage plus ou moins déformés tapaient incessamment contre des télévisions accrochées sur la façade. Il devait en avoir plus d’une dizaine, toutes, éteintes. Ces personnes exprimaient leur mécontentement, d’une quelconque manière. Visiblement, leur force ne valait rien, puisqu’ils n’arrivaient à casser les écrans. Peut-être étaient ils en manque ?

En tout cas, ils n’avaient pas l’air d’avoir remarqué la lumière derrière eux, et encore moins la petite fille. Celle-ci essaya de stabiliser sa respiration. Son pouls s’était déjà accéléré. Portant une main contre sa poitrine, voulant apaiser son coeur, Nueve prit ses distances. Elle ferait mieux de ne pas trop s’approcher de cette troupe, cela pourrait lui porter préjudice. Et ce serait d’ailleurs trop suicidaire d’oser se frayer un chemin vers eux.

Estimant être suffisamment loin, la brune soupira de soulagement. Apercevant un rat tracer son chemin, l’enfant observa l’animal fuir sur ses quatre pattes. Il se prit une boite de conserve ouverte qui traînait sur le sol, parmi un lot de sacs poubelles laissés en abandon. Des mouches tournaient autour et une odeur puante s’en dégageait. Pas la peine de se poser des questions. Supposer était déjà suffisant ! La petite fille reprit son chemin, quasiment à l’aveugle. Serait-il plus raisonnable d’aller se cacher dans un immeuble ? De trouver de quoi se couvrir et se réchauffer un peu ?

Dubitative, Nueve se pencha sur cette option. Heureusement, une fenêtre était ouverte, donnant l’accès libre à la fillette. Cette dernière emboîta le pas, déterminée et impatiente. Après avoir escaladé quelques obstacles, la brune put passer par-dessus la fenêtre et se laissa tomber lourdement sur le carrelage. Le silence était pesant, toutefois, cela rassurait l’enfant. Après tout, mieux vaut être seul que mal accompagné. Elle partit en exploration. Tout n’avait pas été entretenu depuis des lustres. Des toiles araignées parsemaient le mur dans les angles et la poussière s’était installée un peu partout. Le sol, bien évidemment, gelé, était sale. Des tâches y étaient restées. Sur le mur, composé d’une tapisserie fade, des tableaux représentant des personnes.



— Ils ont tous une sale tête. Commenta Nueve, qui examinait chaque tableau.



L’un avait des lèvres enflée et avait un triple menton. Le suivant, avait des cernes violacées qui retombaient presque jusqu’à ses lèvres. Une, se démarquait des autres ; elle avait une peau claire et des yeux noirs, de beaux cheveux, un rouge à lèvre. Intriguée, la petite fille détaillait avec attention cette beauté extravagante. Avec l’aide de sa lampe torche, elle admirait cette œuvre peinte par un parfait inconnu.



— Je me demande pourquoi elle est différente des autres… Souffla la brune.



La fillette à la salopette se déplaça, trouva un ballon dans une pièce ouverte, au milieu du tapis. Elle constata qu’elle se trouvait dans une chambre abandonnée, avec des lits superposés et des jouets pour enfants. Deux commodes au deux extrémités du mur. On pouvait entendre le vent souffler fort et les gouttes de pluie cogner contre la vitre. Avec l’humidité et le froid, de la buée se formait contre le verre. Nueve soupira et vint monter l’échelle de bois d’un lit, pour sauter par la suite sur un matelas. Le drap était sec et pas trop poussiéreux. Soulagée, elle s’empressa s’avachir la tête première dans le coussin. Moelleux et à la fois accueillant, la petite fille pouvait sentir tout ses tracas et soucis s’envoler de suite.

Ces derniers jours étaient si rudes. Ses pieds étaient dans un piteux état et elle se sentait complètement exténuée. Même si elle ne pouvait pas rester ici, provisoirement, c’était sa maison. Nueve retira son sac à dos et se rallongea contre le coussin. Avec ses propres forces, elle remonta la couette et se sentit embrasser par un confort qui lui avait été ôté depuis plusieurs jours ; plusieurs mois. Épuisée, la fillette s’engouffra dans un profond sommeil.

Un long couloir s’étendait à perte de vue devant ses orbes marrons. Confuse, elle se demandait comment elle avait pu atterrir par ici. Des hoquets mêlés à des sanglots faisaient échos entre ces deux murs. Cela lui paraissait pas très loin. Nueve tourna sa tête sur sa droite. Au bout du corridor, une grande porte, avec un symbole d’un œil gravé dessus. Inquiète, la brune s’y avança en marchant. Elle ne courait pas. Ni se dépêchait. À vrai dire, l’enfant se méfiait des pleurs, de peur que tout ceci n’était qu’un piège qu’on lui tendait. Et si, par miracle, ça ne l’était pas ? Et si c’était une personne comme elle ? Et si c’était un individu coincé derrière cette porte ?

Pour connaître la réponse, il fallait agir soi-même. Personne n’allait lui souffler à l’oreille ce qui était juste ou non. D’une petite voix, Nueve se risqua.



— Il y a quelqu’un ?



Question stupide. Évidemment qu’il y avait quelqu’un, sinon il n’y aurait pas ce bruit. Hésitante, la brune poursuivit ses questions courtes, espérant que la personne lui répondrait.



— Pourquoi tu pleures ?



Elle était encore loin de la porte close. Doucement, elle leva son bras et éleva légèrement ses doigts, en quête d’atteindre son objectif. De la fumée se dégageait sous la curieuse porte, brouillant tout le champ de vision de la petite.

Le réveil était un peu brusque. Nueve se redressa vivement, lâchant un hoquet de surprise. Haletante, elle reprit ses esprits puis passa ses mains sur son visage. Une étrange sensation lui compressait le coeur. Pourquoi ce qu’elle avait rêvé lui paraissait si réel ? La brune renifla puis attrapa son sac pour ressortir sa boite de gâteau pour grignoter. Comme toujours, elle limitait ce qu’elle mangeait, pour garder des réserves par précaution. L’enfant bu sa gourde jusqu’à la dernière goutte puis exhala un soupir de bien-être. Ce qui lui manquait sincèrement, c’était une tenue de rechange. Enfin, la petite fille évitait de se plaindre, après tout, elle était habillée. C’était largement mieux qu’être nue…

Maintenant plus en forme, Nueve quitta le lit, se préparant pour de nouvelles aventures. Peut-être que chercher d’autre provision serait plus sage, en plus de rester encore un peu ici. Pas un chat vivait ici. Autant en profiter ! Alors qu’un sourire s’élargissait sur son visage, plus lumineuse et confiante, elle constata avec étonnement que à sa gauche, il y avait une silhouette noire. Qui faisait sa taille, se tenant debout, au coin du lit. Cela avait un air semblable à un glitch. Mal à l’aise mais curieuse, Nueve se rapprocha et toucha du bout du doigt la chose.

Ceci disparu instantanément après ce contact physique, provoquant une douleur aiguë dans la tête de la fillette qui geignait, ne comprenant pas ce qu’il venait de se passer. Lorsqu’elle rouvrit ses yeux, ses mains sur son crâne, elle capta qu’elle était seule. Avait-elle rêvée ? Nueve cligna plusieurs fois des yeux, pour s’assurer que ce n’était pas le fruit de son imagination. Étrange, puisque la douleur était imminente quand elle avait touchée..

Après avoir quitté la chambre, l’enfant remarqua que la pluie avait cessé dehors et que le ciel était un peu plus clair et moins menaçant par rapport à hier. L’électricité était revenue, puisqu’au dessus d’elle, les lumières étaient allumées. Il y avait donc eu une panne générale hier ? L’enfant avança, perdue dans ses songes. Des escaliers se présentaient à elle un peu plus loin. Lorsqu’elle montait, le bois grinçait légèrement sous son poids. À l’étage supérieur, elle repéra des dessins faits avec de la craie blanche. Des oeils et des dessins grotesques longeaient le couloir, ce qui la fit hausser un sourcil. Ceci ne pouvait qu’être l’oeuvre d’un enfant, comme elle. Impossible que ce soit un monstre.

En enquêtant la signification de ces dessins, Nueve se creusait les méninges pour comprendre le message que ça laissait. Au bout du couloir, quatre chiffres ;7032. Interrogative, la fillette nota sa trouvaille puis réfléchissait encore un peu. Il y avait d’autres pièces ouvertes, mais aucun frigo ni de provision en vue. Autant redescendre, s’il n’y avait rien du tout.

De nouveau en bas, la brune faisait les cent pas, ne sachant où s’orienter. Les options se limitaient. Devrait-elle plus fouiller dans l’immeuble ou partir en expédition dehors ? Ce serait un peu idiot de ne rien débusquer ici, sachant qu’il y avait un code. Oui, supposer qu’il y aurait un trésor ici serait un euphémisme. Toutefois…

Nueve jaugea les tableaux. De toute façon, personne ne vivait ici. Par conséquent, s’il y aurait des dégâts matériaux, cela ne gênerait personne, pas vrai ?La brune voulut essayer une hypothèse. Elle ramena le ballon et l’envoya sur le premier cadre, le faisant chuter lourdement par terre. Rien. Pas grave, la fillette continua successivement avec les autres.

Sans grande surprise, le seul tableau représentant une belle femme cachait derrière, un sorte de coffre fort encré dans le mur, avec un cadenas – et avec des codes chiffrés – Nueve haleta après l’effort puis reposa la balle à ses pieds en examinant ceci. Heureusement, une plante pourrie se trouvait en-dessous de l’emplacement. Sans tarder d’avantage, l’enfant se hissa vers le haut, appuyant sur ses mains, et ses bras. Les efforts physiques n’avaient plus de secret pour elle depuis longtemps. En revanche, qu’est-ce que c’était lourd et vite épuisant !

Après avoir donné le bon code, un déclic s’échappa du cadenas, que la brune prit soin de balancer derrière elle. Doucement, elle tira la portière vers elle et fronça des sourcils en voyant ce que cela contenait. Une photo. Une bouteille remplie et une clé. Pourquoi diable il y avait si peu de chose ? Tout ça pour ça ? Scandaleux ! Nueve grommela tout en prenant la photo. La frustration l’avait consumée.



Et une photo de famille ! Sérieusement ! Je m’attendais à mieux ! Je ne sais pas, une carte ! Ce serait plus utile pour moi !



Exaspérée, elle soupira péniblement, prenant plus de temps à regarder la photo. C’était la belle femme, posant une main sur les cheveux d’une enfant assise sur une chaise, le père, à coté, sa main sur l’épaule de son épouse et enfant. Ils avaient l’air complice et souriant. Nueve soupira puis reposa la photo à sa place puis prit la clé doré. Où cela allait-elle la mener ?

Un bruit sourd et strident la coupa dans ses questions. Cela venait de l’étage supérieure. Ça grésillait, et ce son, venait d’une télévision, qui s’était subitement allumée.

 

A suivre.

Chapitre 5 -Fanfiction Little Nightmares

Publié le 06/09/2021 à 21:13 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmare 2 fanfiction little nightmares
Chapitre 5 -Fanfiction Little Nightmares

non corrigé

Little Nightmares II

 If Crossblood

Chapitre 5:

Ton nom?



La télévision grésillait bruyamment, affichant des particules noires et grises. La faible lumière qu’il dégageait pu émettre un peu de clarté dans la pièce sombre. Ses mains sur ses oreilles, la fillette tentait de couvrir son ouïe, une tâche quasiment difficile pour elle. Quelque chose ne tournait pas rond. Certes, dans Pale City, tout n’était pas clair. Mais ce signal là ? C’était autre chose. Au fond, Nueve croyait que c’était un message. Lequel ? Aucune idée. Et plus ce boucan continuait, plus sa tête allait exploser.

Difficilement, elle entrouvrit ses yeux avec une grimace. La télévision n’était même pas branchée à la prise ! De plus, l’écran était de travers et des fissures étaient également visibles sur les cotés. Comment c’était possible qu’il fonctionne ? Nueve regarda de l’autre coté de la pièce. Était-ce l’antenne qui agissait ? Non, elle était loin et tordue. Inquiète et nerveuse, la petite fille se fit violence pour se rapprocher de la télévision, tendant sa main sur l’écran. Son coeur tambourinait brutalement contre sa cage thoracique et sa respiration s’accélérait, l’adrénaline lui provoquait plus de sensation qui lui était encore jusqu’ici inconnu. Ses iris noisettes reflétaient la couleur sombre et non-linéaire de cette machine carrée. Une fois sa main droite dessus, la fillette envoya sa deuxième main dessus.

Ses oreilles suppliaient à ce que ce grésillement cesse. Malgré tout, Nueve continuait de admirer l’écran. Elle plissa ses yeux, attentive et intriguée. C’était flou. Mais on aurait dit une silhouette. Assise. Recroquevillée.



— ...Ohé ? Dit-elle après hésitation.



Les dessins changèrent. À présent, on aurait dit des vagues aux deux extrémités, se rejoignant au centre, comme pour, dissimuler ce qu’elle arrivait à percevoir. La brune s’humecta les lèvres et s’élança de nouveau, cette fois-ci en haussant sa voix, espérant qu’on l’entende.



— Hé ! Y a quelqu’un ? Pas vrai ?



Sans réponse. La fillette se résigna puis soupira, penchant sa tête vers le bas, ses mèches suivaient sa direction, suspendant dans le vide. Peinée, la brune soupirait. Et dire qu’elle croyait qu’un miracle pourrait se produire. Elle rêvait trop ! Parler à une télévision, pour espérer croire que quelqu’un y était enfermé ? Dans quel délire la brune s’imaginait ? Avec une moue triste, Nueve se détacha de l’écran, remit ses mains à ses oreilles à cause du bruit infernal, s’éloignait de la pièce au plus vite, afin de ne plus entendre ce foutu son.

Une oreille plus sensible que l’autre, avait saigné. Ses doigts étaient imprégnés de son sang et Nueve soupira une énième fois. Le plancher grinçait sous ses petits pas. La clé bougeait au rythme de ses déplacements, dans son sac à dos, parmi d’autres matériels et provisions. La brune repassait en boucle dans ce couloir, ne s’empêchant pas de se moquer intérieurement des visages hideux des monstres.

Réfléchir dans un coin plus calme était la meilleure solution qui s’offrait à elle. Autrement dit, la chambre. Sur le matelas, contre le coussin, son sac à coté, Nueve fermait ses yeux, tentant de trouver la réponse à sa question qui revenait à « à quoi sert cette clé ? Il n’y a aucune serrure dans le coin ! ». Trop fatigué et stressé, elle s’assoupit. Quelques heures après, des bruits suspicieux la réveillait en sursautant. Flûte, la nuit était tombée ! Nueve pivota sa tête et attrapa son sac, le mettant à son dos. Elle se redressait légèrement, gardant un genou sur le matelas puis s’immobilisa, sa respiration se bloquant.

Dans les couloirs, une faible clarté se dévoilait, avec une ombre se mouvant avec. Les yeux ronds, Nueve restait sur place. Elle attendait que cette personne s’éloigne. Des sueurs froides glissaient le long de son échine et ses battements de coeur ne cessaient de marteler contre sa poitrine. Effrayée qu’on puisse la trouver, elle serrait ses mains, jusqu’à ses phalanges blanchissent. Le plancher grinçait sous le poids de l’inconnu. La fillette fermait ses yeux, paniquée. Le grincement était plus aiguë, sans doute que la personne poussait la porte, se préparant à rentrer dans la chambre.

Nueve le savait pertinemment. Elle devait fuir. Et au plus vite ! Déterminée et à la fois effrayée, la brune rouvrit ses yeux. De suite, elle sentit tout son corps se geler. Son coeur cessa toute action et sa respiration se coupa. Oui, elle ne rêvait pas. Il s’agissait bien du monstre de la supérette. Ce dernier, tout aussi surprit de retrouver la fugitive et voleuse, avait des yeux globuleux. Répugnée, la brune, reprit son courage à deux main s’empressa de lui échapper, tandis que lui, tendait sa main pour l’attraper.

De retour en scène de poursuite, Nueve tomba au sol, courut, glissa sur le plancher pour éviter ses mains dégoûtantes. Haletante, recommençant un marathon – de survie – la fillette ne baissait pas les bras. Elle pouvait entendre ce monstre hideux pousser un râlement glauque et la chasser avec sa lampe à huile. Entre un géant et une naine, qui pouvait remporter ce match ? La brune grinçait des dents et accéléra sa course. Ses poumons étaient en feu. Ses pensées étaient brouillée et sa gorge piquait. Si ce type était de retour, était-ce parce que c’était son habitat ? Elle n’avait aucune idée. Et honnêtement, ce qui l’arrangeait le plus, c’était de sortir d’ici le plus vite possible.

Un grognement plus grave fit grincer des dents la brunette, qui, bien sûr, refusait de jeter un coup d’oeil derrière elle, s’entêtant à gravir des échelons après sa fuite. Elle monta difficilement les marches, espérant le semer. Mauvais choix, puisque la main crasseuse du monstre l’attrapait rien qu’en se penchant. Après tout, il était grand. Lorsque le vendeur rapprochait sa prisonnière de son visage, il entrouvrit sa bouche. Une puanteur sans nom dérangeait l’odorat de Nueve qui grimaçait de plus belle, tout en cogitant dans sa main. Des couinements s’échappaient des barrières de ses lèvres et les larmes montaient à ses yeux. Pas question de mourir ! Elle refusait à ce destin funeste !

S’inspirant des rongeurs, Nueve planta ses dents dans la main du vendeur qui relâchait une plainte audible. Automatiquement, avec la douleur, l’aigri relâcha la fillette, qui tombait lourdement par terre. Difficilement, elle se redressait, ignorant la douleur aux genoux à sa chute puis enjamba le couloir, haletante, surveillant cette fois-ci, ses arrières. Sa queue de cheval traînait derrière elle et apeurée, Nueve craignait que cette fois-ci, il ne lui ferait aucun cadeau. La brunette renifla en regardant de nouveau devant elle, les sourcils froncés. Hors de question de périr ici ! Elle survivrait quoi qu’il advienne !

Le sol se dérobait sous elle. Certes, Nueve avait gagné un peu de temps en lui échappant. Toutefois, ce géant gagnait large en terrain avec son corps. Ses yeux étaient sombres la première fois que la fillette l’avait rencontré. Après qu’elle l’ait mordu, ses conjonctives étaient enflammées et bien rouges. Probablement sous la colère. Il poussait des cris à en glacer le sang. Pas le choix, l’enfant devait impérativement se ranger sur sa gauche, dans une autre pièce. C’était la cuisine. Nueve eut soudain un éclair de génie puis s’empressa de glisser sur le sol, se planquer derrière le mur qui faisait un angle entre la porte et l’entrée. Juste devant elle, une fissure. Accroupit, la brunette s’y rangea puis, se redressait une fois à l’intérieur, serrée, elle faisait un pas chassé, pour être à coté de la faible lumière qui éclaircissait la pénombre.

Dorénavant en sécurité, Nueve put reprendre son souffle et se détendre. Ses muscles se décontractaient, bien que son coeur lui, était encore affolé. Dehors, on pouvait le vent souffler fort, suivit par des tintement, fracas… La fillette se fichait que l’individu foute tout en l’air. Ça lui était bien égal. Elle resterait cachée, jusqu’il parte de cette pièce. En attendant, elle devait sérieusement songer à fuir cet abri, qui n’avait pas duré, comme elle s’en était doutée.

Une fois qu’il fut bien défoulé, en plus d’avoir gueulé, le vendeur partit de la pièce. Par précaution, Nueve attendit le bon moment avant qu’elle ne sorte de sa cachette. Comme elle s’en était doutée par le boucan ; la cuisine était sans dessus dessous. Avec sa petite lampe torche, elle constatait qu’une chaise avait été démolie, des résidus jonchaient le carrelage, avec une casserole, une poêle, des carottes et..

La brune plaqua une main sur sa bouche, horrifiée. Elle voyait des boyaux. Des petits boyaux, des tripes, bien visqueux, imprégnés d’une sauce qui rendait la vue plus déroutante. C’était trop pour elle et la brune se retourna, vomissant par terre. La fillette tremblait. Si elle avait été attrapée, ce monstre l’aurait aussi bouffé ? Des larmes coulaient de ses yeux et elle s’appuyait sur ses genoux, pliée en deux. Ça la rendait malade. À vrai dire, la première fois qu’elle avait vue cette pièce, la brune ne voulait pas vérifier sur ce que contenait les ustensiles de cuisine. À croire qu’elle avait bien fait… même si là, elle le savait à présent.



— Je… je dois partir… vite.. urgh..



Le goût déroutant de la bile qui était sortit de son œsophage persistait. L’enfant retira les restes de sa bouche puis s’éloigna de son vomi. Pâle, elle regardait encore une dernière fois la pièce, avec l’aide de sa lampe torche. Avant de reprendre sa course effrénée, la petite bu vite quelques gorgées de sa bouteille d’eau et le rangea dans son sac, un peu mieux. Nueve inspira un grand coup puis essaya de se calmer. De suite, elle s’éloigna de la cuisine. Vérifiant que le monstre soit pas dans les couloirs, pour le moment, la brunette se déplaça rapidement, recommençant à remonter les marches, pour aller au premier étage.

Une fois hissée vers le haut, le bruit de ses pieds nus faisaient échos dans la pièce. En passant devant une pièce, la fillette sourcilla puis dirigea sa tête en direction d’une grande salle en mauvais état, où se trouvait la télévision. Celle-ci, n’émettait plus aucun son ni image. C’était suspicieux. De toute façon, la brune n’avait pas le temps d’enquêter sur ce détail. Hésitante, elle n’effectua que un pas puis reporta son attention à l’écran, lui adressant la parole. Peut-être bien qu’elle devenait folle. Ou peut-être que inconsciemment, la solitude la rongeait depuis trop longtemps et Nueve ressentait le besoin de parler à vive voix à quelque chose, vivant ou non.



— Pourquoi tu es silencieux ? Tu étais bruyant avec moi tout à l’heure. Remarquait t-elle, presque sur une pointe de critique.



Nueve serrait ses poings, vexée. Elle avait le besoin aussi de se défouler malgré la situation.



— J’en ai marre ! À l’échoppe l’autre jour c’était pareil ! Dehors aussi ! Et là aussi ! Tu joues avec moi, hein ?! J’ai fait quoi de mal ?! Je veux juste survivre ! Je veux vivre !



Son coeur se serrait douloureusement à sa poitrine. Nueve relevait sa tête, brisée et mal, elle portait une main sur sa salopette usée. Ses orbes marrons s’écarquillèrent lorsque l’écran s’illumina subitement, sans le moindre bruit. Deux mains se posaient sur l’écran, noires. Curieuse et inquiète, la fillette rentra dans la pièce. Réduisant sa distance avec la télévision, intimidée, elle pesait le pour et le contre pour toucher une main. Était-ce un piège ? Une voix faible répétait une de sa phrase plus tôt.

« ...vivre... »

Sans avoir aucune idée dans quoi elle allait s’embarquer, la brunette sourit faiblement, posant instantanément ses mains sur les mains noires de l’écran. L’enfant hochait la tête et s’étonna de repérer ensuite un visage noir – une ombre ? -. Alors qu’elle allait dire quelque chose, la petite fille lâcha un cri de surprise, lorsqu’elle sentit qu’on s’accaparait de ses mains avec une violence hors du commun. Tout en se débattant, Nueve craignait à être aspirée dans la télévision.



— NON ! Hurla t-elle, en reculant, entraînant les mains puis le corps de la personne qui voulait l’emporter dans la télé.



Lorsqu’elle ouvrit ses yeux, Nueve lâcha un hoquet de surprise. Premièrement, elle venait de tomber en arrière, sur son postérieur. Deuxièmement, la silhouette de l’individu reprenait des couleurs. Il s’agissait d’un garçon de sa taille. Des cheveux très courts sombres, des yeux en amandes aussi sombres. Lui aussi, était stupéfait. Sa longue veste flottait derrière lui, étant maintenu par un bouton. Puis, le brun tomba sur la fillette. Ses mains étaient posées entre la tête de la brune, qui le dévisageait.

C’était un rêve ? Ou bien un garçon venait de sortir d’une télévision ?

Étudiant attentivement ses moindres réactions, la fillette ne toucha pas un mot. Le garçon se redressait, ahuri, se laissant s’asseoir sur ses genoux, regardant ses mains à l’avant et à l’arrière, tremblant, comme si, il découvrait qu’il avait un véritable aspect humain. Nueve le considérait. Il portait également une chemise usée sous sa veste, un pantalon. On aurait dit un garçon tout à fait normal. Une fois qu’elle se redressait sur les coudes, le brun se crispa puis tourna vivement sa tête, plaçant une main pour cacher son visage d’elle. Confuse, la brune sourcilla.



— ...Euh… qui es-tu… ?

— Ne me regarde pas. Dit-il sèchement.

— Pourquoi ?

— Je ne te répondrais pas.



Sa voix était distante et enrouée. Nueve se rapprocha de lui, à quatre pattes, ce qui fit tressaillir le garçon, l’obligeant à reculer, heurtant la télévision. Il grinçait des dents et fermait ses yeux, mal à l’aise.



— Laisse-moi ! Lui criait-il.

— Pourquoi tu couvres ton visage ? Tu t’es fait mal ? Demanda doucement Nueve en le jaugeant.

— Non ! Et laisse-moi ! Je ne veux voir plus personne !

— Hein ?



Il tremblait. Est-ce que lui aussi, il avait peur ? Nueve se ravisa puis retira son sac, l’ouvrit devant le garçon, qui, l’observait faire, d’un œil ouvert, restant méfiant. Après ce qu’il avait subit, il n’avait plus confiance en qui que ce soit.



— TADAA ! Regarde ! Si tu te mets ça, peut-être que tu ne seras plus gêné ! Lui présenta t-elle avec un sourire chaleureux, lui tendant un masque de papier avec deux trous pour les yeux.



Le brun se raidit.



— Où tu as eu ça ?

— Je l’ai trouvé par hasard, un ruisseau d’eau l’emportait et je le trouvais rigolo. Alors j’ai prit ! Sourit la brune. Je te l’offre!



Un peu ahuri, le garçon tendit sa main pour le prendre. Nueve souleva le masque. L’inconnu fronça des sourcils, s’interrogeant pour ce geste injustifié.



— En échange, je veux ton nom !

— Pour quoi faire ?

— Ton nom ! Insista t-elle, en le regardant toujours avec une moue.

— ...Mono.

— Mono, hein ? Enchanté, moi c’est Nueve ! Tiens, voici ton masque ! Sourit-elle, de suite plus amicale.



Le dénommé Mono attrapa le masque de papier un peu brusquement puis l’enfila. Ses muscles se décontractèrent de suite, ayant l’impression de retrouver peu à peu ses origines. Il regardait la brune qui lui adressait toujours un sourire joyeux, chaleureux. C’était insouciant et à la fois mignon. Contrairement à elle

Le garçon ferma ses yeux puis inspira un grand coup.



— Bien, pourquoi tu es sortit d’une télé, Mono ? Lui questionna hâtivement Nueve, curieuse.

— Je… euh…



Hésitant, il la regardait, incrédule. Il n’était pas convaincu qu’il pouvait lui faire entièrement confiance. Après tout, on l’avait trahi. On l’avait jeté dans les abysses, seul, l’obligeant à affronter des horreurs sans nom. Il était seul, personne ne pouvait le sortir de cet enfer. Lui, qui avait tout donné pour une amie, pour au final, qu’elle l’abandonne lâchement, sans lui dire quoi que ce soit, gardant un visage indifférent.

Cette fille qui l’avait sortit des ténèbres, pouvait tout à fait être du même tempérament de Six. Mono la dévisageait, rancunier et le coeur brisé après cette terrible épreuve. Il lui fallait du temps pour s’en remettre.. mais aussi, le garçon désirait retrouver cette fille qui l’avait laissé derrière. Tous deux devaient s’entretenir.

Sans réponse, ils furent tous deux interrompus par un grognement lourd. Le vendeur se trouvait désormais à l’embrasure de la porte, son corps, penché en avant, fixant les deux enfants. Lentement, un large sourire s’identifiait sur son visage, son double menton prononcé, bien visible. La brune sursauta puis virevolta, son sourire, s’effaçait d’un clin d’oeil. Elle tendit son bras gauche, comme pour protéger le garçon au masque de papier. D’une voix plus grave et fébrile, elle lui prévint :



— J’espère que tu sais courir Mono.. avec lui, il est fou…

— Le monde et les personnes sont déjà fous. Lui interrompit Mono en se redressant avec elle. Tu sais où on doit aller ?

— Oui. Je peux coopérer avec toi ? Demanda t-elle sans le regarder, ses yeux, ne quittant pas le monstre rentrer dans la pièce.

— Le temps qu’on sorte, oui.

 

A suivre.

Chapitre 6 -Fanfiction Little Nightmares

Publié le 22/05/2022 à 15:46 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmare 2 fanfiction little nightmare
Chapitre 6 -Fanfiction Little Nightmares

Little Nightmares II

 If Crossblood

Chapitre 6:

Allié



Ce n’était plus surprenant pour la fillette qui croisait des monstres difformes où qu’elle aillait. La fuite était devenue une habitude. L’irritation sous ses pieds n’avaient plus aucun secret et abîmés, la douleur s’était multipliée par deux.

Depuis plusieurs mois de solitude, de survie, Nueve avait enfin rencontré un autre enfant comme elle. Un autre survivant, qui avait accepté de collaborer avec elle, le temps de fuir l’individu qui les pourchassaient, lui aussi, en courant, avec difficulté, apparemment, il boitait. La brunette n’avait pas le temps de regarder derrière elle. Sa gorge piquait, sa respiration était irrégulière et ses poumons infiltraient mal la circulation de l’air qu’elle aspirait. Des craquement subvenaient de partout et la malheureuse n’était pas au bout de ses surprises.

En effet, plusieurs portes du couloirs s’ouvraient, successivement. Des pieds sortaient des chambres, en prenant leur temps. Horripilée, la petite fille accéléra la cadence, suivit de près de Mono. La pression fléchait considérablement. L’adrénaline et l’instinct de survie les aidaient dans leur fuite désespérée. Dans ce monde de dystopie, il n’existait pas de récompense.

Les miracles quant à eux, étaient minimes. Ce serait un euphémisme de croire que tout ira bien. Être un positif était clairement un signe de stupidité et de naïveté.

Sous un lit juxtaposé en piteux état ; un trou au mur. La brunette interpella à vive voix le garçon au masque de papier pour qu’il la suive. Très vite, ils tournèrent sur leur gauche, glissant au sol, passèrent entre les jambes du monstre difforme qui essayait de les attraper. Le plus vite possible, tout en manquant de déraper un peu, les enfants se redressèrent et dans un mouvement précipités, ils se hâtèrent sous le lit. Le premier à pénétrer dans le trou, fut Mono, suivit par Nueve. Des grognements provenaient de l’autre bout puis, une violente secousse et la chambre fut saccagée. Hors danger, les deux survivants haletaient, se déplaçant à pas chassé entre les parois rocailleuses. Des toilettes araignées dérangeaient leur chemin. Le garçon au masque de papier les repoussaient d’un geste de main.

Une énième secousse se fit. Des petits gemmes de marbre s’échouèrent sur la tête de la brunette qui émit un léger « aïe » audible. Visiblement, les monstres se donnaient un mal fou à se cogner contre le mur, en quête de rattraper leur prochain repas, qui sait. Doucement, tout sentiment d’angoisse s’atténuait. Et après un long moment dans l’obscurité, une faible source de clarté se manifestait devant les enfants.

Le garçon s’assura qu’il n’y avait aucun ennemi dans le coin, avant de sortir du trou, que devait sûrement emprunter des rats et araignées. Silencieusement, le duo avançait, regardant attentivement autour d’eux. L’ampoule au-dessus d’eux, suspendue au plafond, grésillait. Le carrelage était glacial. Contre le mur, une flaque d’eau. Un long rideau blanc cachait quelque chose, néanmoins, on pouvait parfaitement repérer une silhouette ; une ombre, assise, la tête, basculée en arrière. Aucun mouvement, ni de bruit. En dehors de mouches qui planaient quelque part. Une forte odeur putride empestait les lieux.

Un WC sans abattant était jaunâtre, quelque chose de fort et de dégoûtant flânait par là. Un lavabo était situé à coté, en mauvais état et une odeur nauséabonde s’y échappait, mêlée à une forte odeur de remontée des égouts. En bref, une salle de bain pas du tout entretenue depuis longtemps. La poussière animait chaque recoins, avec des toiles d’araignées. Plusieurs tâches s’y trouvaient partout.

Comparé à ailleurs, la grande porte était close. Impossible de l’ouvrir, puisque la poignée était trop haute et qu’il n’y avait aucun élément qui pourrait les aider à monter au niveau convoité. Nueve plaçait une main près de sa poitrine, faisant encore une fois du repérage. S’ils traînaient encore longtemps ici, quelqu’un les trouveront. La salle de bain ne devait être pas loin des autres chambres…

Mono bougeait, cherchant lui aussi, une issue de secours.



— Euh… excuse-moi.. je peux… te demander quelque chose ?



Son partenaire la jaugeait, attendant patiemment la suite de ses paroles. Gênée, Nueve baissait ses yeux marrons de lui, n’osant lui faire face. Toutefois, elle tenait au moins à lui faire part le fond de ses pensées.



— Est-ce que… On pourrait… faire équipe ? Une fois sortie d’ici ?



L’expression du garçon était caché par le masque papier. Il était clairement impossible de deviner ses émotions. Néanmoins, la fillette nota qu’il était tendu et crispé. Mono vint même à serrer ses poings. Avec un timbre de voix sèche et ferme, il lui donna sa réponse.



— Non.

— P...Pourquoi ? Voulut-elle savoir, en relevant ses yeux pour le regarder.



Nueve se sentait démunie face à lui. La solitude la pesait. Avoir une compagnie n’était pas de refus. C’était même source de réconfort pour elle. Elle se sentait moins seule, moins rongée par la peur. Intérieurement, la brunette croyait qu’elle avait fait quelque chose de mal envers lui. À l’absence de réponse de son camarade, la petite fille évitait de se rapprocher de lui, de peur de le froisser davantage. Avec une mine attristée, presque malheureuse, la survivante remarqua que le garçon lui tournait la tête.



— ...Tu n’as pas besoin de le savoir.

— J’ai fait quelque chose de travers ? Insista t-elle avec une petite voix.

— ...C’est….



Le début de sa phrase laissée en suspend, Mono pivotait légèrement sa tête et crut percevoir une silhouette familière se tenir derrière Nueve. Bien que ce ne soit que le fruit de son imagination, le garçon au masque de papier sentit bouillir au fond de lui. Il s’agissait de la personne avec qui il avait aidé. Avec qui, il avait offert son amitié. Sa confiance. Tout. Et qui l’avait abandonné.

La fille au manteau de pluie jaune, la capuche en tête, recouvrant en partie son visage ; Six.

L’amitié n’était jamais éternel. Au contraire, dès que l’occasion se présentait, la personne la plus proche, peut poignarder à tout moment. Pour ensuite, tourner le dos. Mono ne pouvait plus accorder sa confiance à qui que ce soit. La personne en face de lui, était certes, plus expressive, cependant, elle pouvait elle aussi, le trahir à tout instant.

Sentant bien la réticence du garçon, Nueve se ravisa. Forcer n’était pas la meilleure idée qui soit.



— Désolé… je ne t’embêterais plus.



Son coéquipier lança un coup d’oeil dans sa direction, n’ajoutant rien de plus. Il restait méfiant. Après tout, son coeur était meurtri. Une partie de lui, s’excusait pour son attitude aussi glacial et hautin. Sa conscience s’indignait, insistant sur le fait qu’il avait eu raison de la repousser. C’était mieux ainsi. Mono baissa sa tête puis la redressa, se concentrant sur son objectif, qu’était de sortir d’ici.

Un trou était visible au-dessus de la baignoire. Assez épais, pour passer par là. D’abord hésitant, le garçon réfléchissait aux options et à la probabilité que tout aille dans son sens s’il y allait. Quant au parcours pour y grimper, les rideaux. La barre collée au mur n’était pas assez proche du plafond. En revanche, si Nueve lui faisait l’échelle, ceci fonctionnerait.

Le travail d’équipe. Une démarche importante pour la survie. Mais aussi, source d’ennuis.

Derrière son masque de papier, le survivant grimaçait et grinçait des dents. Admettre qu’il avait finalement besoin d’aide, lui retournait l’estomac. À vrai dire, ça l’écoeurait. Toutefois, il n’y avait pas d’autre choix.



— Hoi.



Nueve le considéra, ses cheveux attachés, pivotaient en suivant son mouvement mi-circulaire. Elle suivit le doigt du garçon qui lui désignait la grosse fissure au plafond. La brunette acquiesça et emboîta le pas en le suivant. Tous deux grimpèrent le long du rideau de douche, plastifié, qui était d’un blanc maculé. Parfois, c’était glissant. Néanmoins, les deux enfants parvinrent à tout remonter, se retrouvant au-dessus de la barre en bois. Intriguée, la fillette jeta un coup d’oeil en direction de la personne immobile qui se trouvait dans le bain.

Elle glapit et blêmit. Nueve fit de son mieux pour éviter de perdre équilibre sur la barre.

L’individu était maigre, voire squelettique, pas de cheveux sur la tête. Sa peau était minime. Le regard était éteint et des mouches volaient autour de lui. Il était éventré et des organes noircies avaient glissés entre ses cuisses. On pouvait y déceler son intestin, longer du ventre ouvert, placé au-dessus d’un foie ? Elle ne serait dire. L’eau était basse, ne recouvrant rien. Une odeur putride s’y échappait, et le liquide était rouge. Ce spectacle plus que macabre rendait l’enfant nauséeuse.



— Ne regarde pas et avance. Lui conseilla tardivement Mono.

— Je… j’essaie…



Son partenaire la fixait. Oui, Nueve était sensible. À croire qu’elle n’avait jamais rien vu de tel. Comment s’était-elle démenée pour arriver jusqu’ici ? Mono écarta ses questionnements, avança jusqu’au mur et leva son doigts vers le trou. Il recula une jambe et se positionna, de sorte à aider sa camarade à se hisser vers le haut. La brunette monta sur lui et dès qu’il l’envoyait vers le haut, un râlement s’entendait derrière la porte, alertant les survivants.

Mono leva sa tête, ordonnant à ce que la fille lui trouve quelque chose pour l’aider à monter. Nueve opina du chef et s’exécuta. Maintenant qu’elle était à l’étage au-dessus, elle ne constatait qu’il n’y avait rien pour lui prêter la main.



— Il n’y a rien ! Cria t-elle.



Mono grommela et baissa ses yeux. Pourquoi l’avait-il laissé passer en première ?! Il se retrouvait dans un nouveau pétrin là ! Face à cette situation stressante, réfléchir à d’autres solutions devenait compliqué. Nueve sortit du trou et atterrissait sur la tringle à rideau, surprenant son partenaire, qui s’attendait à ce qu’elle l’abandonne. La brunette tira sur le rideau de douche. Le plus fort possible. Les anneaux se rassemblèrent et elle tirait vers le haut. Le garçon au masque de papier comprit très vite ce qu’elle comptait faire et l’aida dans sa manœuvre.

La porte s’ouvrit brusquement. Le monstre qui les poursuivaient, avec son menton prononcé, respira comme un bœuf et examina la pièce avec attention. Très vite, il remarqua le rideau bouger anormalement. Il leva sa tête et aperçu ses proies suspendues à la barre de douche. Il avança rapidement.

Au même moment, Nueve remonta jusqu’au trou, emmenant avec elle le rideau. Mono haletait, et fit face au monstre difforme qui attrapait un genre de balais au coin de la pièce pour essayer de l’attraper. Suite au signal de sa camarade, le garçon s’agrippa au rideau et remonta le long. Le balais le ciblait, le dérangeait dans son escalade vertigineuse.

Avec le travail d’équipe, Mono put finalement échapper à son agresseur, Nueve, ayant remonter au maximum le rideau au trou, le garçon parvint à s’infiltrer. Très vite, les deux enfants lâchèrent le rideau de douche, qui retomba et s’éloignaient du trou, en marchant à pas de canard le long du passage secret. Très vite, leur stress redescendait. Un cri remplit de colère faisait écho jusqu’à eux. Un sentiment de fierté et de victoire fit sourire les deux survivants.

Sortit du passage, ils se trouvèrent dans une énième chambre, qui ressemblait plus à celle d’un enfant, avec des jouets partout, tels que des poupées, des peluches, des cubes de dé… Mono repéra de suite une fenêtre ouverte. Il s’empressa de remonter le meuble de bois, suivit de près de Nueve, puis, sauta par dessus la fenêtre avec elle. Tous deux glissèrent sur les tuiles, puis furent arrêtés sur une gouttière. Il ne pleuvait plus à l’extérieur, néanmoins, le ciel était toujours lugubre ; noir. Comme si le jour n’existait pas dans Pale City.

Des cintres en métal étaient disposés sur une ligne de câble électrique. Celle-ci, ne fonctionnait pas. Les deux enfants en prirent un et se laissèrent traverser en étant agrippés au cintre, fuyant l’hôtel, voyageant entre plusieurs immeubles, jusqu’à attérrir sur un autre toit. Un poteau avait cessé leur trajet vertigineux. Le duo se laissait se poser sur les tuiles. Ils remontèrent un peu et calculaient la distance parcourue de l’hôtel jusqu’ici. Ils étaient désormais loin.

Nueve se laissa tomber sur son fessier. Ses jambes l’avaient lâcher. Ses muscles se décontractaient et un soupir de soulagement s’échappa de la barrière de ses lèvres, rassurée d’être loin du danger. Pour le moment. L’air frais lui faisait du bien et ses mèches rebelles qui couvraient son visage s’écartaient avec le vent. Elle regarda le garçon qui restait debout, son regard, posé sur une grande tour.



— Nos chemins vont se séparer ici alors ?

— En effet.



Ne désirant pas le retenir, bien qu’elle souhaitait le contraire, la brunette opina et se recroquevilla.



— Merci de m’avoir aidé… bonne continuation…



Mono la regardait, étonné. Un remerciement. Est-ce que Six l’avait déjà remercié de vive voix quand il l’avait aidé ou secouru ? Non. Au contraire, elle restait muette et évitait de montrer ses émotions aussi facilement. À sa rencontre avec elle, dans ce chalet, avec ce chasseur qu’ils ont abattu, elle lui paraissait si fragile. À protéger. Il avait eu tord. Face à lui, Nueve. Tout le contraire de la fille avec qui il avait traîné.



— Qu’est-ce que tu vas faire ? Lui demanda finalement Mono.

— Survivre… trouver un endroit tranquille…



Il s’agissait d’un idéalisme. Être en quête d’un confort. Mono ferma ses yeux, comprenant parfaitement cette optique. Après tout, c’était pareil pour lui, avant…



— Et toi ? L’interrogea Nueve.

— Je cherche quelqu’un…

— J’imagine que je serais un poids si je t’aide.



Un sourire maladroit se dessinait sur les lèvres de la fillette. Bien évidemment, elle était désolée de ne pouvoir lui être utile. Même s’il s’était montré distant et froid avec elle, Nueve gardait sa gentillesse et sa sensibilité auprès des autres. Elle ne voulait pas être détestée par un autre survivant. Au contraire, elle aurait apprécié faire alliance jusqu’au bout. Voire devenir amis. Pour ce garçon, la brunette respecterait ses choix. Qu’importait si elle serait abandonnée. Ou si elle venait à mourir seule.

L’altruisme n’était pas toujours une bonne chose. Ceci ne pouvait que engendrer d’autres méfaits, bien que c’était un acte de bonté.

Mono prit un instant en l’écoutant se rabaisser de la sorte, tout en gardant un sourire. Il passa une main sur sa nuque, son manteau dépravé, flottait au rythme du vent. Le bruit de son masque en papier se jouait dans l’air.



— Ce n’est pas ça. Au contraire, tu t’es montré… utile. Lui fit-il comprendre, en repensant à la poursuite plus tôt. Mais… la personne que je cherche, ne concerne que moi. Et pour ta sécurité, je préférerais que tu ne me suive pas.



Un frisson lui traversa l’échine. Mono sentit un regard intense se poser sur lui. Dès qu’il pivotait légèrement sa tête, il sursauta à la réaction insensée de la fille de son âge. Ses yeux s’émerveillaient et ses joues rosissaient et un large sourire illuminait davantage son visage. On aurait même dit que des étoiles scintillaient autour de ses orbes marrons.



— Tu ne me déteste pas ! S’exclama t-elle, avec euphorie.

— Eh… ? Lâcha le garçon, prit de court, perdu par son attitude.

— C’est génial ! Jubila Nueve en levant ses poings au-dessus de sa poitrine. Ça veut dire qu’on se reverra ! Hein !



Son coté insouciante et innocente fit rougir légèrement le garçon masqué. Il recula et balbutia faiblement un « peut-être », ce qui enchantait encore plus la fillette. Pour couper cette conversation, le garçon masqué s’éloigna et se stoppa dès que Nueve l’appelait et lui souhaitait bon courage en lui faisant signe de la main. Mono opina puis disparaissait du champ de vision de la fillette après avoir sauté.

Toute souriante, la brune retira son sac de son dos, l’ouvrit, sortit un carnet avec un crayon à papier. Elle écrivit sur une page, l’utilisant comme un journal intime. Une fois avoir écrit, elle dessinait Mono. Au fur et à mesure de ses coups de crayon, son sourire se détériorait et son visage s’assombrissait. Ses yeux, s’humidifiaient et des larmes se versèrent. Sa gorge se nouait et la brûlait. Son coeur, se serrait douloureusement à sa poitrine.

Il était temps de reconnaître un fait.

 

Être seul, était douloureux. Il aidait certes, à se fortifier.

Mais il ne pouvait panser ce vide au coeur.

 

 

à suivre.

Chapitre 7 -Fanfiction Little Nightmares

Publié le 26/09/2022 à 20:03 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmare fanfiction little nightmare 2
Chapitre 7 -Fanfiction Little Nightmares

non corrigé

Little Nightmares II

If Crossblood

Chapitre 7:

Le cirque Pale City



La petite fille arpentait les sombres ruelles de Pale City. Il était impossible d’un point de vue externe, de déterminer le jour et la nuit dans cette ville, peuplée par des créatures difformes et effrayantes. Les lampadaires pas droites émanaient toujours un peu de clarté par les ampoules. Plusieurs poteaux électriques n’étaient plus droits et tous, étaient attirés vers le bas. Les fils venaient presque à toucher le sol. Quand à ce chemin de dalle, pas sec, était fissuré de partout et à quelques endroits, des cases étaient enfoncées, formant des trous passagers. Bien évidemment, ceci était ajouté par des bosses autre part et des déchets étaient laissés en abandons : des pages de journaux déchirés, imbibés d’eau, rendant l’écriture ou les photos illisibles. Des chaussures, du linge sale, des canettes ou encore des poubelles aluminium debout ou renversées.

Tout était trop silencieux. Elle pouvait même entendre sa respiration devenir bruyante en dépit de ses pas qui faisaient échos. Cette atmosphère était étouffante, pesante. Le manque d’animosité était limite douteux pour la brunette aux cheveux attachés, qui continuait de tracer son chemin, pieds nues, ceux-ci étaient amochés, les talons durcies et rougies, les ongles étaient mal entretenues et donc en mauvais état.

La solitude rongeait Nueve. Et le froid ne l’aidait pas mieux. La malheureuse grelottait, se frictionnait avec ses bras pour se réchauffer comme elle le pouvait. Intérieurement, la brunette se demandait si elle pourrait retrouver Mono rapidement. Elle se sentirait plus en sécurité. À ces pensées, l’enfant se raidit, surprise. N’était-ce pas égoïste de songer à cela ? Après tout, ses autres amis étaient morts. Elle seule, avait survécu.

Ne serait-ce pas plus favorable qu’elle attende sagement que la mort lui tende ses bras ? Ce serait moins atroce que de rester seule aussi longtemps, à fuir lâchement ces cauchemars pour gratter plus de temps, d’élargir son espérance de vie. Tout serait si simple si la petite voix de la raison lui indiquait qu’elle ne devrait pas mourir et vivre. La balance jonglait entre ces deux verbes. Chacune d’elles, détenait une importance. Après une stabilité, il s’avérait que « vivre » remportait. La fillette lâcha un soupir et frotta son visage, remettant de l’ordre dans ses pensées.

Elle était vraiment épuisée. La brunette releva sa tête. La vue s’éternisait sur plusieurs bâtiments reliées entre elles, à l’infini. Seul un gratte ciel coupait s’était mit à l’avant ; la fameuse Tour. Elle dégageait une certaine aura que l’enfant ne saurait décrire. Tout ce qu’elle pouvait s’interroger était ce qui pourrait se trouver derrière ces murs. Si elle voulait le savoir, il suffisait de quitter cette ville, tout simplement. Avoir un nouvel objectif c’était déjà quelque chose. Toutefois, il était aussi important de connaître la direction de sortie.

Où se trouvait le Nord, déjà ?

Nueve se mordit les lèvres inférieures. Pour un départ, tout s’annonçait très mal. Le seul coté positif se trouvait dans son sac à dos ; avec le reste de provision qu’elle avait pu voler. La petite fille prit une grande inspiration, se mit des petites claques à ses joues pour s’encourager avant de reprendre sa marche vers l’inconnu.

Après de longues minutes de marche, un événement inattendu se déclencha. En effet, depuis un toit, plusieurs déchets, de sacs poubelles percées et tout autre éléments à recycler furent balancés. Tout s’échouaient dans un fracas audible sur le chemin. Des morceaux de verres éclatèrent, des débris et autres matériaux plus ou moins fragiles explosaient aussi. Des chaussures et livres roulaient par-dessus le tas, avant de s’écraser définitivement au sol. Sitôt, des mouches se manifestaient, attirées par les odeurs nauséabondes qui dégageaient du gros tas de déchets.

Le boucan avait éveillé du monde. Surprise, Nueve leva sa tête, cherchant à savoir qui avait fait ça. Des grognements et gémissements provenaient de partout. Tout ses sens en alerte, la petite fille s’empressa de rebrousser le chemin, direction une fenêtre ouverte. Elle l’escalada, puisait dans la force de ses bras et tomba sur le béton froid du magasin. Comparé au goudron, c’était moins désagréable pour ses pieds nues. Dedans, il n’y avait personne. Simplement un comptoir en bois vide, avec une caisse enregistreuse. À l’arrière, plusieurs penderies à vêtement à roulettes en métal. De longs manteaux se trouvaient suspendues, maintenus par des cintres. Parmi eux, un long manteau de pluie jaune, à la taille de créatures.

Bizarrement, Nueve avait presque envie de renouveler sa garde-robe. Après tout, cela fait plusieurs mois qu’elle portait le même… tout était en mauvais état, sale et usé. Même son T-shirt était troué sous sa salopette. Elle avançait, écartant son envie de porter un quelque chose de plus sur elle. Tout était trop grand, de taille des créatures difformes. Ce serait presque ironique si la brunette se trouvait quelque chose…

Des bruits peu rassurants parvinrent à ses oreilles. Il s’agissait d’un signal pour que la fillette s’éloigne d’ici au plus vite. Cette fois-ci, elle accélérait la cadence, s’assurant de n’être pas poursuivit ni entendu. De l’autre coté, visiblement, avec cette cascade de déchets, avait attiré du monde. Rapidement, après avoir filé du magasin, passant par dessus une autre fenêtre, les orbes marrons de Nueve s’écarquillaient, stupéfaite et à la fois, rassurée. Retrouver cette personne, parmi tant d’autres, lui faisait baume au coeur.

On pourrait presque croire que c’était malsain de sa part, de vouloir s’accrocher à quelqu’un qui l’avait repoussé. Limite ce serait comme si elle se servait de lui, comme un soutien émotionnel. Qui l’aidait à rester stable, en sécurité, à lui redonner confiance en elle. Rien que à croire ça donnait allusion que Nueve était tordue. La petite fille n’avait pas envie de rester en retrait. Naïvement, la brunette espérait que ce garçon se trompait sur son sort. Qu’il était peut-être perdu ou ne savait pas s’y prendre avec les autres.



 — Héé ! Mono ! On se retrouve ! 



Impossible de se retenir pour elle. La fillette venait de l’interpeller de vive voix, avec un sourire rayonnant. Le garçon masqué se retournait, remarquant que Nueve était de retour. Elle sautait du rebord de la fenêtre, se rattrapa au sol et le rejoignit vivement, toujours avec un visage détendu et heureux. Ironiquement, on pourrait se moquer de cette brune. Dans un monde apocalyptique, sombre et cruel, le moindre sourire était mauvais présage.

Dans ce cas de figure, il s’agissait tout simplement de l’innocence. Comment pouvait-elle sourire aussi naïvement ? Si facilement ? Pouvait-on aussi souligner pour ses yeux pétillants, débordant d’espoirs ? Mono l’étudiait silencieusement et la laissait reprendre son souffle, même si sa petite course était de courte durée.



 — Tu as vu cette chute de déchets ? Pleins de gens sont partis inspecter ! 



En absence de réponse, elle en déduisit qu’il ne savait rien. Elle reprit de plus belle, très sérieuse.



— Il y avait une personne sur le toit qui a dû tout faire tomber et_…

— Tu m’as suivi ? 



Son timbre de voix était sec. Ahurie, Nueve dû se couper dans le sujet qu’elle lui faisait rapport. Elle se rappelait de plus tôt et secouait sa tête, sa queue de cheval, suivait ses mouvements de droite à gauche. Embarrassée, elle serrait les bretelles de son sac à dos, désolé.

Ce garçon au visage masqué par un vulgaire papier cartonné l’avait ramené à la dure réalité. Son coeur se compressait douloureusement à la poitrine et son sourire s’effaçait progressivement, son expression facial, se décomposait difficilement à ce rappel. À fuir lâchement la vérité n’était pas la meilleure chose à faire. Mono avait raison. Il fallait rester un minimum lucide.



— Non. C’est de la coïncidence. S’expliqua t-elle, la gorge nouée, en baissant sa tête vers le bas.

— Vraiment ? 



Elle opina vivement, ce qui conduisit Mono à soupirer. Résigné, il pointa du doigt le chemin qu’il comptait emprunter. Il lui décrivit brièvement ce qu’il comptait faire.



— Si on longe cette allée, on risque de croiser personne. Ils sont tous préoccupés ailleurs, c’est une occasion à ne pas laisser échapper.

— D’accord.. mais… ça veut dire que tu acceptes que je te suive ? Questionna timidement Nueve, perplexe. 



Sa question lui faisait réfléchir. Il pivotait sa tête et répliqua simplement un :



— Partons. 



Il abrégeait les conversations. Mono ne répondait pas entièrement à ses questions. Il se montrait distant mais pas méchant. Nueve était intriguée par lui et sans vouloir être insolente et soûlante, elle le suivit dans l’allée. Il ne faisait pas entièrement sombre, toutefois, la brunette sentait que c’était étrange. Peut-être qu’elle se tracassait trop au sujet de son partenaire ? Ou bien elle psychotait ?

Les deux survivants arpentaient depuis un bon moment la route. L’odeur du goudron chatouillait leur narine. Il n’y avait rien d’autre que des murs de pierres et de bétons à gauche et à droite. Aucun des deux n’échangeait ne serait-ce un mot, ce qui rendait l’ambiance grisant.

Finalement, une couleur inhabituelle les étonnaient. Un rouge vif. Qui se hissait assez haut, qui devait faire environ huit à dix mètres de hauteur maintenu par un mât. Il s’agissait d’un chapiteau en forme de cône. Il prenait beaucoup de place, et aucun des deux enfants ne pouvaient calculer cette superficie à vue l’oeil. Une représentation parfaite d’un cirque. Pas le choix. Il n’y avait pas d’autres issues à emprunter ni de fenêtres. Sinon il fallait remonter des tuyaux en métal – chose compliqué puisqu’ils glisseront, à moins qu’ils aient un quelque chose pour les aider à se hisser jusqu’à un des balcons en hauteur.

C’était avec le coeur lourd, que les deux enfants pénétraient dans le cirque, un trou assez grand sur la toile pour leur permettre de se faufiler discrètement comme des rats à l’intérieur. Tous deux se trouvaient juste à coté des escaliers en bois, qui menait au premier rang, coté des spectateurs. Dans un premier temps, ce qui était visible, était ces projecteurs de lumières, à LED rouge qui émanaient un peu de clarté. Attachées par des suspensions en métal, ils mettaient en valeur le centre du cirque. Ici ; il y avait une étrange charrette vide, usée par le temps et abîmée. À coté, empilés les uns sur les autres, des sacs en toile de jute. Ils étaient gros, mal alignés, des bosses se présentaient un peu dans certains recoins de la toile et surtout, ce qui était le plus inquiétant ; la présence de sang séché. Une odeur métallique et de la pourriture s’échappait.

Un socle doré avec des losanges était disposé plus loin, dessus, un grand cercle rouillé. À proximité, une échelle, qui montait à au moins quatre ou cinq mètres en hauteur. Suspendu, une corde. Celle-ci, ne paraissait pas très fiable. En effet, il était usé. Les acrobates auront du mal à garder leur équilibre et surtout, une sécurité assurée avec un tel potentiel danger. Il suffirait que les liens rompent pour que l’artiste fasse une chute mortelle.



— Qu’est-ce que tu fais ? On n’a pas le temps d’admirer. Lui fit remarquer Mono, toujours sur un ton détaché.

— Mais… Je n’ai jamais vu tout ça… Lui informa Nueve, en bredouillant pitoyablement dans ses explications.

— Moi aussi. Et ce n’est pas pour autant que c’est un bon moment pour visiter. 



La fillette fit une moue. Intérieurement, elle se questionnait sur son âge. Avait-il le même ou bien était-il légèrement plus âgé qu’elle ? Aucune idée. La brunette le suivit de nouveau. Ils remontaient les escaliers, se mouvant ensuite entre plusieurs sièges avec accoudoirs. Ceux-ci, avaient leurs velours rouge complètement déchiquetés, presque arrachés pour certains. Progressivement, avec effervescence, Nueve repéra un mannequin sans visage assit sur l’un des sièges.

Craintive, elle retint de glapir et se rapprocha à grands pas de son coéquipier qui se tournait vers elle, l’observant entre ses deux trous percés dans son masque papier. Lui aussi avait aperçu plus tôt ce détail troublant et il appréhendait la réaction de sa camarade. À vrai dire, ses mimiques, ses expressions et actions étaient si différents de son ancienne amie qui l’avait trahie.

Non. Il ne devait pas faiblir. Mono serra ses poings, gardant à l’esprit qu’il ne devait faire confiance à personne. Pas même à Nueve. Elle pouvait très bien jouer la comédie. Ou cacher un secret qui pourrait l’entraîner dans un gouffre sans fin, où les ténèbres jouiront de son retour. Où il pourrait se perdre de nouveau, dans un laps de temps indéfini, dans un cauchemar interminable sans issue de secours.

Soudain, une main effleura son épaule et brusquement, il s’écarta, de suite sur la défensive, prêt à riposter. Mono était tendu et son coeur martelait bruyamment contre son torse.



— P-Pardon, mais… regarde. 



Après s’être excusé pour son geste peut-être trop familier pour son partenaire, Nueve pointa un mannequin plus loin. Dans sa main fermée, une grande clé. Nul ne savait où cette clé pourrait mener. Dans tous les cas, les deux survivants se doutaient qu’ils devraient aller se l’approprier. Qui sait, il y aurait une sortie derrière une porte.

 

A suivre.

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Chapitre 8 - Fanfiction Little Nightmares

Publié le 12/05/2023 à 22:48 par reve-of-manga Tags : fanfiction little nightmare fanfiction little nightmare 2
Chapitre 8 - Fanfiction Little Nightmares

* Ecrit le 12.05.2023

 

Little Nightmares II

If Crossblood

Chapitre 8:

Danse macabre

 

 

Procédant à deux, Mono tirait vers lui la clé que maintenait ce mannequin avec l'aide de Nueve. Instantanément, le bras se déchira puis, lourdement, s'écrasa sur le sol. Du coton s'échappait de l'épaule et du faux membre par terre. Sans trop tarder, le jeune garçon récupéra la clé et la plaça dans son manteau tout abîmé. Après s'être assuré que sa partenaire n'ait rien de cassé – et ce, sans lui demander directement de vive voix - , l'enfant traça sa route en silence.

Au-dessus d'un siège, une étagère suspendue en bois, sur lequel, se trouvait un bocal, avec une étiquette dessus. L'intérieur contenait un étrange fluide noir, une odeur de pourriture s'y dégageait. Mono fit signe à la fille d'attendre, pour qu'il puisse faire du repérage depuis ce point d'observation plus que nécessaire. Le garçon masqué sauta, escalada, grimpa. Après s'être hissé en haut, l'enfant balaya du regard l'intérieur du cirque. En dépit de quelques matériels, de sièges pour les spectateurs, il n'y avait rien. Autrement dit, il fallait avancer derrière les rideaux rouges. Sans doute, une porte pourrait les guider autre part.

 

— Hey !

 

Apostrophé par une vive voix de sa camarade, Mono de résigna à considérer la brune. Il nota qu'elle avait trouvé un drôle de mini ruban rouge. Toute joyeuse, elle s'amusait à se recoiffer en utilisant cet accessoire en guise de nouveau chouchou. Le garçon ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé à l'intérieur de son masque à papier. Même dans des situations ou endroits peu rassurant, cette brunette trouvait toujours un moyen pour donner le sourire.

Inconsciemment, Nueve apportait de la chaleur dans son coeur meurtrie. À elle seule, elle représentait ce petit soleil qui avait disparu de cette ville. Son innocence, sa spontanité, son courage et son optimisme étaient ses atouts, sans doute. Malheureusement, elle n'avait pas encore gagné toute la confiance de Mono. Il y avait toujours ce doute qui le mettait en garde ; « et si elle aussi, me trahie ? », « et si elle aussi, cache un double jeu ? ».

Aussitôt, il reporta son attention sur les environs. Le garçon leva sa tête, regardait ces lignes de poutres bien maintenir le cirque. Un peu plus loin, de grandes suspensions avec les projecteurs. Déjà, il y avait un moyen d'y accéder. Des cordes étaient reliées, par d'autres poteaux.

Bien que son allié lui ait recommandé de patienter, Nueve bougeait encore. Avec le peu de clarté qu'il y avait, la brune admirait son ombre. Sa découverte l'amusait. Son petit ruban rouge, lui donnait un air d'avoir un bandeau avec des oreilles de lapins. Elle toucha la texture et trouvait que le soie était doux et lisse. La fillette aimait bine. Jusqu'à présent, elle n'avait pas prit le temps de refaire un relooking. Dans un autre sens, qui ferait ça dans ce monde dystopique, où le danger menaçait de partout ?

Elle vagabondait, regardait curieusement autour d'elle. Un des sièges attisa sa curiosité. Sur le dos, au niveau du pied de bois, d'étranges dessins s'y trouvaient. Tout était gravé par quelque chose de tranchant. Fascinée et à la fois intriguée, Nueve fit descendre son sac à dos, l'ouvrit, sortit son calepin et se mit activement à reproduire les même schémas sous ses yeux. Qui sait, peut-être bien que c'était un message codé ? Aux yeux de ces monstres difformes, ils ne peuvent voir ces choses.

 

— Qu'est-ce que tu fais ? L'interrogea Mono.

 

Ayant quitté son poste d'observation, il venait rejoindre la brunette qui était bien concentrée à dessiner, accroupie. Le jeune garçon s'étonnait même du talent qu'elle avait pour reproduire à la perfection les gribouillis devant elle.

 

— C'est peut-être un message codé, lui informa t-elle, toujours en dessinant avec son crayon à papier. Avec un peu de chance, on pourrait retrouver des survivants comme nous !

— Tu es optimiste.

— Et toi pessimiste ! Souffla t-elle, ennuyée. Pourquoi tu ne veux pas croire qu'il y ait d'autres personnes comme nous dans cette ville ?

 

Cette question le faisait grimacer. Il serra ses poings, ne trouva rien à répliquer. Peut-être bien que la solitude lui avait suffit... une phrase assez connue lui revenait à lui. « Le seul allié qu'on a, c'est soi-même ». Et étrangement, Mono ne pouvait que confirmer cette expression-là. Après avoir goûté à une trahison, avoir été livré aux gouffres de la mort, d'une peine plus douloureuse que la mort elle-même, le brun ne se voyait pas accorder la raison à la jeune fille. Ça reviendrait à se mentir soi-même.

Sans même souhaiter s'ouvrir à Nueve, ni même la prendre par affection, Mono gardait ce bouclier invisible, empêchant les sentiments de la brune transpercer sa barrière. Impassible, presque apathique, il rétorqua simplement un :

 

— Si ça me permet d'être de nouveau tranquille, que tu te colles à quelqu'un d'autre, ça m'irait parfaitement.

— ...Hé ! Ma présence est si désagréable !? S'offusqua Nueve, cette fois-ci, elle relevait sa tête de son cahier.

— Je travaille juste seul. C'est tout. Et... J'aime la solitude.

 

Un mensonge de plus. Mono se sentait intérieurement vide. Il baissait sa tête. À quoi bon tendre sa main à quelqu'un si c'était pour après, être rejeté comme un jouet avec lequel on avait perdu intérêt ? Ses yeux sombres croisèrent les prunelles de sa camarade. Elle semblait attristée. Ceci le surprit.

Nueve avait un coeur. Et ça, Mono l'avait bien remarqué. Elle était sensible à beaucoup de choses. Parfois il était difficile de savoir si c'était de la comédie ou non.

 

— C'est faux, j'en suis sûre...

— Ah. Soupira le brun en posant ses mains sur ses hanches. Et d'où vient cette certitude ?

— C'est facile de mentir et de cacher ses expressions derrière un masque.

 

Dans l'attente d'une réponse, la brune plissa des paupières en remarquant que Mono serrait ses poings. Il lui tourna le dos et s'éloignait d'elle. Sa longue veste traînait derrière lui.

 

— N'oublie pas que mon aide est provisoire. Je peux t'abandonner quand je le souhaite.

— Est-il possible de prolonger ce contrat ? S'entêta la petite fille.

 

Au timbre de sa voix, il était évident qu'elle était mal. Sa gorge était nouée et elle craignait de retrouver sa vie de survivante, seule, contrainte de se débrouiller face au mal qui rôdait autour d'elle. Butée, elle insistait, encore et encore, bien que son partenaire prenait ses distances d'elle. Nueve savait très bien qu'il la repoussait. Potentiellement qu'il avait peur, ou autre chose. Elle se penchait plus sur la première option.

La base même pour forger une amitié, était la confiance. À force de ne rien accepter, tout pourrait tomber à l'eau. La brunette grimaça et serra sa prise autour de son crayon à papier. Elle ferma ses yeux. Essayant de comprendre son allié, elle vint même s'interroger si quand il était sortit de l'écran télévisée, il ne lui ait arrivé un grand malheur. Ou torture.

Elle voulait tout simplement comprendre Mono.

Toujours plongée dans ses réflexions, elle fut subitement obligée d'arrêter dans ses hypothèses. Des bruits de pas étaient parvenus jusqu'à ses oreilles. Très vite, Nueve rangea son matériel, remit les bretelles de son sac à dos et fit signe au garçon masqué en le sifflant à l'aide de ses doigts entre ses lèvres.

Au signal, Mono virevolta, capta l'angoisse de la brune et fit signe pour qu'elle le suive au pas de course. Ce qu'elle fit sans broncher. Le garçon eut le temps de remonter sur le siège velouté, de se hisser jusqu'à l'étagère suspendue. Très vite, l'arrivé de plusieurs personnes paralysa le garçon masqué. Son coeur tambourinait violemment contre sa cage thoracique, à un point où il avait l'impression qu'il galérait à respirer. Son bras droit tendait vers le bas, prêt à aider sa camarade qui n'avait pas encore atteint le point de rencontre.

Sans qu'il puisse comprendre pourquoi, son bras tremblait. Sa respiration était saccadée et il voyait trouble. Ses oreilles bourdonnaient, chose qui était anormale, il se sentait nauséeux. Des sueurs froides glissaient sur son dos, à l'intérieur de sa chemise usée et froissée. Sa nuque était froide, humide. Répéter ces gestes, mettait Mono terriblement mal.

Ce schéma. Cette posture. Ces répétitions. Tout le rendait malade. Tout son être ne pouvait plus supporter faire ça.

Par ce que Six revenait sans cesse dans son esprit. Elle semait le chaos dans sa tête. Elle lui avait laissé une marque, une plaie impossible à cicatriser. Surmonter ce traumatisme était une lourde épreuve.

Plus loin, les silhouettes se mouvaient. Grotesques, monstrueux, répugnants. Ils empruntaient la direction des sièges. Mono serra des dents en voyant cela. Devait-il encore tendre sa main pour que Nueve le rejoigne ? Ou bien, devait-il l'abandonner pour sauver sa peau ?

Le deuxième choix était tentant.

Cependant, elle ne méritait pas ça. Elle n'était pas concernée dans ses problèmes.

Haletante, la brune leva ses yeux, arrivant au pied du siège. Elle fixait un court instant son camarade, tout en reprenant son souffle. Doucement, un sourire apparut sur son visage pâle. Les réactions du garçon lui confirmait qu'il avait une peur. De quoi ? Nueve ne le savait pas vraiment. Néanmoins, pour son confort, elle recula.

 

— Tu fais quoi ?? L'interpella Mono, confus. Dépêche-toi de monter !

— Non.

 

Abasourdit, le garçon masqué voulut comprendre son refus.

 

— On se rejoint tu sais où !

 

Sur ces mots, la petite fille reprit sa course et se faufila entre deux sièges, de sorte à se cacher des prédateurs. Mono se ravisa et faisait de même, se plaçant derrière l'étrange bouteille. Il se pencha légèrement, de sorte à observer le spectacle qui se passait sous ses yeux.

Les arrivants prenaient places sur les sièges libres, tout en grommelant des choses incompréhensibles. Soudain, les rideaux rouges qui se trouvaient derrière le cercle, s'ouvrit, révélant un individu obèse, grand, avec une boule rouge sur le nez, les lèvres étaient rouge, mal maquillées, on voyait les traces cramoisies déraper hors des lèvres. Vêtu d'un pantalon épais, à rayures, le gros bide à l'air, le haut était si serré et petit qu'on avait l'impression que les boutons allaient exploser d'une minute à l'autre. Avec un immense sourire, le monstre tendit son bras vers l'arrière. Les projecteurs éclaircissaient la zone.

Des cages, petites, avec du grillage soudé, se trouvaient des enfants captifs. Dans d'autres, des animaux plus domestiques, qui couinaient, terrorisés. Mono fronça des sourcils, contraint de rester simple spectateur. Il avait de la peine pour ses semblables captifs. Ils avaient l'air d'appréhender ce qui allait leur arriver et sans aucune résistance, ils paraissaient accepter leur sort. En analysant la situation de loin, le garçon masqué vint même à se demander si ces pauvres prisonniers avaient pu être nourrit et hydrater.

Malgré lui, il jetait un coup d'oeil furtif en direction de Nueve. Celle-ci ne bougeait pas et ne voyait strictement rien de là où elle se trouvait. Tant mieux, si on pouvait lui épargner la vue que lui avait, c'était une bonne chose...

De retour à l'observation, Mono calcula l'arrivé de nouveau acteurs. Cette fois-ci, une femme avec un peu de formes débarquait, avec un costume moulant, exposant ses cuisses robustes. Ses cheveux étaient attachés en un chignon maladroit. Elle faisait une révérence et attrapait une cage, l'ouvrit et prit dans sa main, une fille avec de longs cheveux blonds. Immobile et peu réactive, elle ne se réveillait que seulement lorsque cette immonde et cruelle actrice lui tirait les cheveux.

Apeurée et paniquée, elle se mit à gesticuler, à geindre dans la main qui la retenait captive. Ce qui se suivit glaça le sang de Mono. Son coeur martelait bruyamment contre son torse, à un point où il se demandait s'il ne risquait pas de se mettre à découvert.

L'artiste monta l'échelle. Sur une plateforme de bois, plus loin, la même chose. Seule, une corde usée les reliaient. Sans hésitation, la femme mit son premier pied sur la corde. Instantanément, sous son poids, la corde fut attirée vers le bas, guidé par la gravité. Elles tanguaient. Et l'actrice fit son deuxième pas. Puis le troisième, avant d'entamer une danse plus que malsaine. Elle semblait être confiante dans ce qu'elle entreprenait.

Jusqu'à elle ne balance son jouet dans les airs, tandis qu'elle faisait des figures sur la corde, sereine, totalement opposée à l'enfant qui hurlait, agonisait, en larmes, en train de vivre son pire cauchemar.

Continuant de répéter ce jeu un moment, l'actrice tenta une acrobatie, en rattrapant et en balançant dans les airs la petite humaine, comme une balle.

Elle échoua.

Sa main effleura la fillette, qui elle, n'avait pas la chance de se rattraper avec la corde.

Son corps chuta, de environ cinq mètres de hauteur.

La foule était en délire. Tous applaudissaient dès que leur objet divertissant venait de s'écraser au sol. Leur boucan avait couvert le bruit de la chute du corps de la petite blonde. Ses os avaient craqués, son crâne avec. Elle convulsait quelques secondes avant de ne plus bouger, les yeux grands ouverts, noyés par ses larmes. Du sang s'échappait de sa tête, couvrant légèrement son corps et ses cheveux.

En dehors de sa mort brutale, la femme effectuait sa danse macabre avant de joindre l'autre plateforme. Elle faisait une révérence, se faisant un peu plus applaudir par ses chers clients.

Mono était estomaqué. Il lançait un regard angoissé en direction de Nueve. Elle s'interrogeait sur ce qui se tramait, elle bougeait sa tête, anxieuse. Dès qu'elle se tournait vers son partenaire, ce dernier lui faisait signe de la main qu'ils devaient absolument sortir d'ici.

Et sans se faire repérer. 

 

A suivre.

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