Date de création : 04.08.2012
Dernière mise à jour :
22.11.2025
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je le veux svp
Par Anonyme, le 05.11.2025
can you make dark afuro with aura bro?
Par Anonyme, le 24.09.2025
ok
Par Anonyme, le 16.09.2025
c cool
Par Anonyme, le 10.09.2025
c'est drole
Par Anonyme, le 08.09.2025
Titre: My little happiness
Auteur: Lily Sawaka
Couple: Hanako X OC
Note de l'auteur: L'OC est féminin!
Bon bah celui-ci je crois qu'il aura été mon plus long. Qu'il m'a prit un sacré long moment. :') Je suis dans ma semaine de vacances, autant dire que j'ai passé la moitié à me focaliser sur celui-ci. J'espère qu'il sera à la hauteur! J'aime trop faire Hanako, il est adorable. (Puis j'ai relu 5x les tomes pour être sûre que je zappe rien. Ah et si y a des détails qui vous sembles "bizarres" pas de panique! J'ai eu un peu carte blanche alors je me suis laissée emporté!)
Prochainement je ferais une petite mise à jour ce livre, alors s'il y aura des changements, pas de panique! Je ferais juste du nettoyage pour remettre un coup de jeune. Et si on me redemande encore et encore la même question; non je ne prends pas de commande. Bye bye!
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PARTIE 1/6
La rumeur. Un nom féminin, qui désignait un phénomène de transmission large d'une histoire à prétention de vérité et de révélation par tout moyen de communication formel ou informel. Des messes basses, qui des suppositions qui se répandaient partout. Facilement, on pourrait deviner que c'était une source qui apportait de la confusion ou parfois du mal. Bien évidemment, la personne même qui a débuté ce potin, avait soit un objectif de nuire quelqu'un ou bien au contraire, faire l'effet inverse.
Au lycée Kamome, il y avait régulièrement des rumeurs qui circulaient.
À croire que cette école était l'épicentre des phénomènes étranges.
Après la sonnerie, tout les élèves furent libérés du dernier cours de la journée. Tous pouvaient rentrer chez eux, aller se détendre entre amis à l'intérieur avec leur club ou bien à l'extérieur. Après avoir salué sa meilleure amie, la jeune fille fredonnait une de ses mélodies préférées dans les couloirs. Se déplaçant d'une allure tranquille et paisible, ses longs cheveux crèmes, aux mèches dégradés par un penchant vert suivaient ses mouvements. Elle avait une petite frange à son front, courte, pour laisser voir son front. Deux barrettes de cornes noires des deux cotés de son crâne. Une lycéenne savait où se diriger, avec un air niais et détendu. Son uniforme, était composé d'une robe marin de couleur crème, descendant jusqu'à ses genoux et l'ourlet était festonné. Ses poches et manches étaient marrons, comme pour son nœud au col, qui comprenait avec, des rayures. Dessus, une broche tête de mort, qui indiquait son style bien à elle. Comme tout autre étudiants, des pantoufles à ses pieds. Puis, un long collant marron foncé – penchant à du noir –.
La seule partie qui la différenciait des autres filles de son lycée niveau physique ; ses chevilles. Elles étaient énormes, difformes. Pour cette étudiante, il s'agissait clairement de son plus gros défaut physique, en dehors du fait qu'elle manquait de taille poitrine. La jeune fille désirait se sentir plus belle, plus attirée par la gente masculine, surtout par de beaux garçons. Oui, elle se voyait être la petite princesse, qui attendait son beau prince charmant. Tout le monde avait un rêve. Pour cette lycéenne, c'était d'être en couple. De rencontrer un garçon craquant, classe et fort, qui saurait l'accepter, la traiter avec délicatesse, avec amour et la mettre en valeur. Sa meilleure amie lui avait confié que si elle irait dans les toilettes des filles, du coin le plus évité des élèves dans le hall C au deuxième étage suite à une rumeur, son vœu pourrait être exaucé.
Hanako-san, une légende urbaine connue au Japon. L'esprit d'une jeune fille se trouvant dans la troisième cabine des toilettes si on toquait trois fois à la porte, l'appelait trois fois d'affilé, elle répondra. Elle était souvent reconnue avec des cheveux sombres et une robe rouge. On racontait que si on faisait appel à elle, qu'on lui faisait part de son vœu, il pourrait être exaucé. Seuls les plus courageux auront ce privilège.
Yashiro Nene l'avait fait. Déterminée à ce qu'elle devienne plus populaire, qu'elle ait plus de chance. Après tout, elle était insultée de « navet » à cause de ses chevilles trop volumineuses. Rien que ça, elle repoussait les garçons. Si ce n'était pas une malédiction, elle ne verrait pas ce que ce serait sinon ! Depuis son jour où elle a communiqué avec l'esprit, sa vie entière a changé. Littéralement. En bien ? Elle ne saurait le dire.
Le premier détail à prendre en considération : ce n'était pas une fille fantôme qui hantait les toilettes mais un garçon ! Ce fait l'avait bousculé, prise au dépourvue, dans un premier temps, la lycéenne avait cru à un pervers. Ce qui n'était pas le cas. Il était tout simplement une autre version de l'ancienne légende. Ce garçon, noiraud, se dénommait Hanako-kun.
En tout cas, une chose était certain ; elle ne regrettait rien. Mis à part que des fois, Yashiro avait l'impression d'être une pauvre esclave malmenée par cet esprit garçon, qui flottait avec deux follets restaient à proximité de lui. Le noiraud la charriait sans cesse et l'embarquait dans d'étranges aventures au sein de l'école. Et pour couronner le tout, elle n'était plus entièrement humaine ! Oui, suite à un « accident » - enfin, si on pouvait appeler ceci puisqu'elle avait avalé une étrange gélule sans écouter les avertissements de Hanako -, si elle touchait l'eau, des écailles apparaissaient sur sa peau et sinon, elle se transformait complètement en poisson ! Si ce n'était pas terrible comme malédiction ça ! Yashiro fut finalement liée avec le garçon fantôme qui lui aussi, avait avalé une écaille de poisson, pour atténuer les effets de la jeune fille.
Contrainte d'être son assistante, la lycéenne apprit que Hanako était le septième mystère de l'école Kamome pour expédier à ses pêchers et avait pour rôle de maintenir l'équilibre entre le monde des humains et le monde surnaturel. Dernièrement, il y avait eu beaucoup d'infractions parmi les êtres surnaturels, ce qui conduisait à Yashiro de devoir gérer la source du problème. Bien sûr, ceci avec l'aide de Hanako et de leur ami exorciste ; Kou Minamoto. Ensemble, ils formaient un super trio, pour faire régner la paix dans le lycée.
Enfin, ceci dit, c'était le point de vue de la jeune fille.
Le mois de juillet avait débuté. Un énième événement inattendu s'était produit. Après avoir été engloutit dans le monde des miroirs, avoir apprit que Mitsuba, un fantôme, était devenu le troisième mystère de l'école par Tsukasa, le frère jumeau de Hanako – totalement opposé à lui, il était malveillant. Il semait le chaos dans l'école, estimant qu'il ne devrait pas avoir d'équilibre entre le monde réel et le surnaturel -, l'ambiance avait quelque peu changé. Il s'était avéré que Kou connaissait Mitsuba. Malheureusement pour lui, l'esprit avait perdu sa mémoire. Il ne reconnaissait plus l'exorciste.
De ce fait, son moral avait prit un sacré coup.
— Noooon, il s'est vraiment confessé à toi hier après les cours !
— Ouii ! Ronronna une élève de terminale, toute épanouie. Non seulement il m'a déclaré être fou amoureux de moi, que j'étais la plus belle fille de l'école. Mais il m'a en plus invité à une sortie !
— Alors toi, tu as trop de la chance ! Lui sourit son amie. Au moins, ça c'est clair, comparé à toi, elle est horrible, hein ?
Étrangement, la conversation des deux filles interpellait Yashiro. Elle ralentissait ses pas, son sourire jovial, se faisait doucement remplacé par quelque chose de plus amer. Des gloussements s'échappaient de derrière elle. Ce que l'adolescente put retenir d'elles, était ceci « J'aurais si honte de sortir avec ces chevilles énormes ! ». On se moquait de son apparence. La bonne humeur fut balayée d'un simple coup de balais. Assez vite, Yashiro reprit sa cadence, direction des toilettes des filles.
Après tout, en tant que assistante d'un esprit, elle se retrouvait aussi être dans l'obligation de nettoyer les toilettes. Avec un pincement au coeur, la lycéenne se rendit au plus vite dans l'endroit le moins convoité par les autres étudiants. Aussitôt, la jeune fille s'entreprit à préparer un sceau d'eau. La fenêtre à carreaux de verres était submergée par le coucher du soleil, celle-ci, remplissait la pièce par les couleurs chaudes de l'été. De la poussière s'élevait à proximité du champ de lumière, offrant un effet translucide, presque brillant, pouvant faire croire qu'il s'agissait des paillettes qui flottaient dans l'air, sans aucune gravité. La porte fermée, on ne pouvait entendre les voix des lycéens dans les couloirs. Tout était calme.
Seuls les cliquetis des gouttes d'eaux rompaient le silence. Yashiro posa le sceau sur le plancher de bois ancien, mit ses gants caoutchoucs roses, attrapa une manche avec serpillière et vint plonger l'outil ménager dans le sceau. Ses magnifiques orbes rose orangés étaient presque livides. Son corps était mou. La motivation avait disparu sur son emploi du temps. Cendrillon aurait été enchanté à coté. Pour l'adolescente, l'optimisme manquait à l'appel !
Remuant la serpillière dans le sceau d'eau, la lycéenne exhala un soupir. Son esprit était trop préoccupé par les moqueries des deux filles en terminale. En plus elles avaient sous entendus que les jambes de Yashiro faisaient fuir les garçons – pas ouvertement, cependant le coeur de l'adolescente l'interprétait autrement –. Une énième fois, le moral au plus bas, la jeune fille soupira. Extirpant la manche, Yashiro se mit à nettoyer le sol. Les sons de l'eau qui se faisaient éparpiller animaient la pièce close.
Défilait subitement une boule blanche devant elle. Celle-ci, se déplaçait tranquillement, sans faire le moindre bruit. Toujours mutique, l'assistante du septième mystère comprit que Hanako était là. Le noiraud flottait dans les airs, les mains dans les poches du pantalon de son uniforme. Ses orbes marrons avec un penchant doré fixaient intensément la lycéenne. Son silence et son absence de popotin était lourd, affligeant. Une personne aussi rayonnante, pleine de vie être aussi déprimé l'atteignait. Le garçon fantôme plissa ses yeux, étudiait un court moment son assistante puis, se daigna enfin à prendre parole :
— Qu'est-ce qu'il y a Yashiro ?
— Oh rien, je suis juste une mocheté de daikon qui n'a aucun succès auprès la gente masculine ! S'exclama Yashiro en s'apitoyant sur son propre sort.
Hanako esquissait un sourire. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, il se sentait attiré par elle dès le début. Avec le temps, il a apprit à apprécier tout chez elle. Ses défauts avec, avec tant bien que de mal – après tout, il fallait relativiser, lui aussi, avec ses défauts. Personne n'était parfait, le septième mystère de l'école s'en doutait –. Il reconnaissait toutes les mimiques de son assistante, savait pour les sujets qui fâchaient. Lui seul, avait l'art et la manière pour lui changer les idées. Après tout, Yashiro était précieuse pour lui. En quelque temps, le noiraud avait réapprit à aimer; des années après une séparation déchirante, Hanako avait retrouvé le goût de aimer, de profiter l'instant présent et de ne plus se sentir seul ; à envier les humains. Aujourd'hui, l'esprit faisait de son mieux, ne voulait pas se laisser être submergé par de sombres pensées.
Le garçon fantôme jonglait avec ses masques de différentes émotions, pour les théâtres.
Un sourire moqueur naquit sur ses lèvres. Hanako leva ses pouces en l'air.
— Sois rassuré, tu es la plus belle des daikon que j'ai jamais vu !
Un compliment assez explicite et mal placée pour ce contexte.
Il avait un quart tour d'avance sur elle. La réaction de Yashiro était déjà toute tracée. En effet, la lycéenne éleva sa serpillière gesticula dans tout les sens pour frapper le garçon. Elle pimait, irritée par les rires du jeune garçon qui esquivait ses attaques.
— Ce n'est pas drôle Hanako-kun ! Personne n'aime mes jambes ! Ça fait fuir les autres !
Yashiro était contrariée. Les avis des autres lui tenait à coeur. De suite, le noiraud plissa ses yeux, soupira, se résigna à stopper son petit jeu. Son corps redescendit de son apesanteur, ses chaussures basses noires se posèrent sur le plancher puis, Hanako réduisit la distance entre lui et l'adolescente. Délicatement, il posa sa main sur le crâne de son assistante. Cette dernière rougissait, ses iris aux couleurs chaudes s'écarquillaient. D'une petite voix mal assurée, elle prononça le nom du garçon. Son coeur martelait bruyamment contre sa poitrine. Ses poumons gonflaient, aspiraient plus d'oxygène que habituellement. L'adrénaline pulsait dans son sang, la rendant toute chose.
— Ne te dévalorise pas comme ça. Tu es très bien comme tu es. Tu n'as pas besoin de changer quoi que ce soit.
Le rouge allait jusqu'à ses oreilles. Yashiro estimait que ses paroles faisaient un effet de baume pour son organe vital. Ses pupilles s'arrondissaient, surprise que l'esprit rougissait légèrement avec une moue gênée. Le timbre de sa voix avait nettement changé ; il était embarrassé.
— C'est juste les autres qui ne se rendent pas compte que tu es...
Sans achever sa phrase, Hanako laissait en suspens. Son assistante attendait impatiemment, toute rouge, attentive. Il y avait un air qui faisait croire qu'elle était une petite fille qui attendait son cadeau de Noël.
— Que tu es... reprit-il, sur un ton plus posé. Une belle pousse !
Le noiraud leva ses deux pouces vers le haut, avec un énorme sourire béat. Un silence s'installa. Toute l'ambiance jusqu'ici féerique, chuta brutalement, de façon absurde et comique. La jeune fille fut écrasée par le poids de la déception et l'embarras. Ses doigts resserrèrent de plus belle la manche de sa serpillière. D'un rire moqueur, le garçon recula, croisa ses bras derrière sa tête, jugeant cette situation hilarante.
— Mais qu'est-ce que tu attendais au juste ? Lui nargua le septième mystère de l'école, avec un rictus au coin de ses lèvres. Yashiro, coquine...
Toute rouge, Yashiro se mordit les lèvres. Prise sur le fait, elle se sentait complètement démunie, mise nue. Hanako la connaissait que trop bien. Était-elle un livre ouvert ou bien était-ce lui qui avait un genre de don pour savoir tout d'elle ? La lycéenne se sentait oppressée. Pour elle, c'était injuste. Après tout, la jeune fille aux longs cheveux crèmes n'avait pas assez d'informations concernant ce garçon fantôme qui ne la laissait pas si indifférente que ça. L'adolescente n'aimait pas de ne pas avoir de répartie. Certes, Hanako lui avait promis de lui communiquer plus sur lui un jour. Toutefois, ce ''un jour'' la faisait trop languir. Sa curiosité s'enflammait tellement, ce brasier était impossible à éteindre si tôt. En effet, Yashiro mourait d'envie d'acquérir au plus vite tout ce qui concernait le septième mystère de l'école.
Derrière son caractère taquin, insouciant, se dressait une carapace. Intangible, limite troublant. Autour du noiraud, qui avait un patch, ou plutôt un sceau blanc sur sa joue, il avait un étrange voile grisâtre qui l'enveloppait. Le rendant ainsi, énigmatique et à la fois imprévisible. Cet esprit était difficile à cerner. Si on venait à lui parler de son passé, il se braquait. Devenait nerveux et ses actions étaient inattendus. Peut-être fallait-il du temps pour lui ? Dans tout les cas, le mystère qui planait autour de lui était si vaste, que l'on pourrait s'y perdre si on venait s'y aventurer.
Yashiro sentait remonter en elle, une boule assez rigide jusqu'à sa trachée. Sa gorge l'irritait. Une question la taraudait. Certes, il s'agissait qu'une question très cash, directe, cependant, l'assistante du septième mystère de l'école était guidée, poussée par le désir de lui poser cette interrogation qui persistait au bout de sa langue. Après tout, Kou n'était pas là. Et qui sait, l'exorciste n'aurait probablement pas apprécié entendre ces mots.
— Hanako-kun...
Yashiro ancra ses orbes rouges dans les iris ambrés du garçon. Ses paroles plus tôt l'avait profondément touché, si on oubliait ses petites taquineries. Avant qu'ils ne se connaissent, avait-il rencontré d'autres personnes qu'elle ? Combien de temps avait-il côtoyé ces individus ?
— Je me demandais... est-ce que... avant moi, tu as rencontré d'autres personnes ?
Question certes, absurde, toutefois, elle avait envie d'entendre sa réponse ici et maintenant. Elle nota le visage d'abord surprit de son ami, qui tantôt, s'assombrissait. Il abaissait son chapeau noir avec un emblème doré au centre. Sa voix, était légèrement distante.
— Ouais.
— Et... tu as déjà eu des assistants comme moi ? Des amis ?
— Jusqu'ici, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi stupide pour avoir avalé un cadeau d'un esprit. Se moqua t-il, avec un rictus visible sur son visage.
La lycéenne se raidit. Touché.
— Je suis ici depuis plus de cinquante ans, alors oui, j'ai rencontré des gens... Avoua t-il, en avançant jusque vers la fenêtre. Ses yeux ambré émanaient une lueur remplis de tristesse. Les mains dans les poches de son pantalon, il s'appuya contre le mur avec son épaule droite, observant les lycéens partir joyeusement de l'école, au coucher du soleil. J'ai vu les générations changer, la technologie évoluer et j'en passe...
— ...Ca devait être long. Commenta tristement Yashiro, partageant la douleur et la solitude du garçon.
— Ce n'est rien. Disait Hanako, sur un ton détaché. Je mérite. Et pour revenir à ta question, je n'ai pas tant rencontré ni échanger avec des personnes... c'était.. rare. Peut-être une personne chaque année. Ou deux, avec un exorciste.
Il prit une pause avant de reprendre. Sa peau était plus éclaircit et teintée d'une couleur orangé avec les vaisseaux du soleil couchant à l'horizon.
— Tu es ma première assistante. Et... la deuxième personne qui a insisté pour me connaître et vouloir devenir mon amie.
— Oh ? S'étonna Yashiro, de suite intriguée. Et tu revois cette amie ? Vous échangez encore ? Vous...
— Ca fait longtemps que je n'ai plus contact avec elle..
Instantanément, l'adolescente se figea. Elle écarquillait ses yeux, estomaquée par cette révélation. D'une voix blanche, elle parvint à lui demander :
— Pourquoi ?
Très vite, pour ne pas en tirer des conclusions hâtives, elle fit le calcul dans sa tête. La personne devait être encore vivante. Plus âgée. Probablement qu'elle avait déménagée, ou quelque chose du genre. Des amis, ça ne s'abandonne jamais après tout ! Ou peut-être qu'elle voyageait dans le monde, étudiait à l'étranger...
— Ce... Hanako hésitait. Préférant écarter son amie de cette histoire, il opta pour fermer cette conversation. C'est trop tôt pour que je t'en parle.
Ne partageant pas cet avis, Yashiro abandonna derrière elle la serpillière qui tomba par terre. La lycéenne s'agrippa au plus vite à la manche du garçon. Son coeur gonflait. Ses orbes aux chaudes couleurs étaient larmoyant, comme si elle était connectée aux sentiments de Hanako. Pour ajouter à sa détermination, les rayons lumineux qui traversaient le verre amplifiaient la lueur dans les yeux de l'assistante du septième mystère de l'école. Il n'était pas question qu'elle fasse marche arrière. Encore moins s'il s'agissait de lui.
S'ils pouvaient discuter ensemble, peut-être que Yashiro pourrait alléger le coeur du garçon. Beaucoup lui pesait, elle le pressentait. En manque d'information, elle ne pouvait que se contenter de ce qu'elle avait sous la main. Forcer les gens n'était pas quelque chose à faire. Elle le savait. Cependant, son corps et tout son être la poussait à agir de la sorte. Téméraire, la lycéenne répétait à Hanako qu'elle voulait tout écouter. Ici et maintenant. Et ce, sans même qu'il évite la conversation. La réticence du noiraud se lisait parfaitement sur son visage. De ce fait, son assistante appuya sur une justification : « Entre amis, on est sensé se serrer les coudes ! Alors ne me fuis pas et raconte-moi au moins ça ! Je suis sûre qu'elle aurait aimé que tu te confies ! ».
Son affirmation le fit raidir. Hanako écarquilla ses yeux ambrés, ses lèvres, légèrement entrouvertes, n'échappaient aucun son. Elle marquait un point. Il avait une impression de déjà-vu. La silhouette de son amie se trouvait derrière Yashiro, avec le même regard qu'elle. Bien évidemment, il s'agissait que le fruit de son imagination. Quand bien même que ça l'était, le septième mystère se sentait terriblement mal. Ses douloureux souvenirs ravisaient, cisaillaient son coeur inexistant, le faisant grimacer. Pour lui, parler à voix haute de sujets sensibles était atroce, un véritable supplice. Un moyen pour énoncer ses crimes, pour qu'il puisse culpabiliser encore plus. Le couteau sera remué dans sa plaie, ouvrant de nouveau ses gros regrets, ses peurs, à la vue et à l'écoute de tous.
Yashiro le retenait et était plus que déterminé à le retenir, jusqu'il puisse confesser. Le garçon fantôme plissa ses yeux et prit un moment pour inspirer un coup et redresser sa tête, faisant face à son amie. Les épreuves dernièrement ont été éprouvante et Kou aussi n'était pas dans son assiette. Il n'avait pas envie de mettre son assistante à dos non plus.
— Son nom était Hoshi Kioshi. Elle était en seconde dans ce lycée... Et cela remonte en mille neuf cent quatre vingt dix huit...
Calculant de tête, Yashiro en déduisit que Hanako devait avoir plus de vingt ans après sa mort. Elle se pinça les lèvres, attentive à la suite. Même des invités inattendus, se situant sur les lavabos, tendirent leurs oreilles roses pour apprendre plus sur l'esprit. Les petits mokke, sous forme de lapins sans pattes s'étaient incrustés sans permission.
Hanako révéla tout à son assistante adorée, bien qu'il ne se sentait pas si serein de tout lui transmettre. L'impression qu'on lui rouvrait une plaie cicatrisée avec le temps lui était infernal, difficile.
Les souvenirs restent. Le cerveau ne retient que les événements importants, les bons comme les pires. S'il était si facile d'oublier, de tourner la page, alors peut-être qu'il ne culpabiliserait pas encore aujourd'hui.
En année mille neuf cent quatre vingt dix huit ; dans la ville Kamome.
Trois semaines se sont écoulés depuis la rentrée. Le ciel était complètement dégagé, bleu. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient et le son des feuillages apportaient eux aussi, un peu d'animation en cette saison printanière. Les bourgeons avaient enfin éclos, les fleurs de sakura avaient embellis les arbres de cerisiers, leur éclat rose, rendait la vue plus belle au Japon. Les pétales qui se décrochaient, menaient leur danse tranquille, guidées par le vent et la gravité vers le sol, ou sur la rivière qui était située à coté du chemin, séparée par une longue barrière métallique basse. La route était colorée, plusieurs personnes qui passaient par là écrasaient les pétales, continuant leur occupation, leur vie monotone.
Au bout de ce parc, une zone marchande, avec soit des vendeurs ambulants ou tout simplement des commerçants qui tenaient des stands comme des taiyaki, takoyaki, ou encore de fruits et légumes, du poisson, de la viande... une épicerie s'y situait aussi, avec un magasin qui vendait des magazines et journaux. Par ici, il y avait un peu plus de monde qui venait faire leurs achats, notamment les personnes les plus habitués du secteur. Une jeune fille traçait son chemin et pivota sa tête, remarquant un élément inhabituel qui se trouvait sur la route qu'elle empruntait tout les jours. Sur un poteau électrique, un avis de recherche, sur lequel la photographie démontrait un chien perdu, avec les cordonnés du propriétaire du pauvre animal porté disparu sous cette photo. Après avoir retenu la race de l'animal, le collier et l'emplacement de l'avis de recherche, l'adolescente reprit son chemin, espérant que le propriétaire soit de nouveau serein en retrouvant son chien. En tout cas, si jamais l'adolescente venait à l'encontre de ce shiba, elle ferait de son mieux pour le ramener à son maître. Personne ne méritait de stresser autant, dans l'attente d'avoir des nouvelles de son compagnon de tout les jours.
Vêtue de l'uniforme du lycée Kamome, avec des collants noirs qui remontaient au-dessus de ses rotules, avec un petit symbole d'étoile visible au bout du tissu. À l'extérieur de l'école, à ses pieds, une simple paire de basket. Ses cheveux bruns étaient tressés, quelques mèches rebelles fuyaient les autres, suspendues dans le vide, chatouillaient au passage les joues rosies de la jeune fille. Se dirigeant vers l'école, seule, elle tenait dans ses deux mains, son sac en cuir noir. Sur la fermeture éclair, deux portes clés ; un maneki-neko - chat de fortune - puis une fausse fraise. La distance qui la séparait de son école se réduisait petit à petit. Des lycéens traçaient, se saluaient les uns des autres, demandant à leurs camarades et amis comment ils allaient avant d'engager de suite une conversation. La brunette leva doucement ses yeux, ses orbes vertes claires observaient les autres jeunes avec une certaine curiosité et envie. Silencieuse, ses jambes ne s'arrêtaient pas, la conduisant dans la cour de l'établissement scolaire.
Elle croisait de plus en plus de groupe, ce qui la mettait peu à l'aise. Ses mains devenaient moites, sa respiration s'accélérait et toute tendue, la brunette tentait tant bien que de mal d'écarter son malaise. Elle pressa le pas en plissant ses yeux, restant objective. Aujourd'hui il y aura un oral en cours d'histoire. Heureusement, la lycéenne avait bien révisé la veille, bien qu'elle ne soit certaine de pouvoir réussir. D'ailleurs, il n'était pas seulement question de ça. L'oral était la pire chose qui soit. Parler en public. Devant les autres la faisait stresser.
Bien sûr, l'oral était aussi un travail de groupe. Un camarade de classe avec qui elle était, l'avait bien aidé dans son devoir et tous deux s'étaient répartis les tâches. Le dossier était bouclé. Ils avaient donc leur oral à faire en duo puis, individuellement, ils devaient rendre une copie. Un devoir très long et épuisant. Hoshi ne se sentait pas très rassurée, sachant que depuis petite, l'idée de faire un discours n'était pas son point fort. En effet, elle manquait cruellement confiance en soi, paniquait assez facilement pour de l'oral et surtout, elle n'avait pas de véritable ami sur qui compter pour la soutenir.
Pénétrant à l'intérieur de l'école, après s'être avancé jusqu'à son casier, avoir changé ses baskets pour une simple paire de pantoufles dégueulasse que tout élèves portaient dans l'établissement, la brunette nota les humeurs de tout le monde, tout en ressentant un pincement au coeur, appuyé par son envie de retrouver ses jours heureux. Après tout, quand elle était au collège, elle aussi, avait eu des amis. Et Hoshi savait plus que tout que l'amitié était ce qui était de plus précieux au monde. Suite aux aléas de la vie, elle a été séparé d'eux ; un déménagement, les plus âgées entraient au lycée et les autres lui avaient tournés le dos. Abandonnée à elle-même, la lycéenne avait étonnamment du mal à s'intégrer avec de nouveaux groupes.
En fait, si, elle avait cette aura lumineuse qui attirait les autres. Elle s'entendait bien avec les autres camarades de classe. Cependant, la brunette évitait de trop s'attacher à qui que ce soit.
Un blocage interne, suite à une peur d'être de nouveau abandonné, d'être déçu par quelqu'un. Une phobie assez connue. Intérieurement, Hoshi pensait être le genre de personnage pathétique qu'on pouvait retrouver dans des romans. Bien sûr, elle n'avait aucune envie d'entrer dans la peau d'une personne malheureuse, qui cherchait de la pitié, de l'attention. Non, la brunette avait simplement envie d'avoir une personne qui la comprenait, réellement, sans qu'elle ait besoin de se voiler le visage avec un sourire, qu'elle puisse vraiment avoir une meilleure communication avec quelqu'un. Un vrai ami. Une honnête personne qui voudrait l'inviter à s'intégrer dans un groupe, sans qu'elle le fasse par elle-même. De peur de déranger.
Se la jouer dans la peau d'un personnage victimisé ne lui plaisait pas. La jeune fille essayait de faire des efforts, pour qu'elle puisse de nouveau ouvrir son coeur aux autres, cependant, quoiqu'elle fasse, son corps était paralysé et sa voix était éteinte.
Les messages qu'elle voulait transmettre ne ressortaient pas. Ses cordes vocales étaient affaiblis, voire inexistantes. Il n'y avait aucune communication, ce qui rendait les échanges plus compliqués. En dehors des cours, il y avait rien. Un vide absolu.
La main sur la poignée encastrée rectangulaire, la lycéenne ouvrit la porte coulissante en la faisant écarter sur sa droite. Dans la salle de classe, il y avait déjà quelques élèves. On la saluait gentiment, ce qu'elle leur retournait avant de remarquer qu'ils étaient déjà tous occupés à papoter ou à relire leur devoir. Le premier cours étant qu'il s'agissait de l'exposer à l'oral. Un sacré bon départ pour cette journée, si on pouvait dire cela.
Prenant place sur son bureau attitré, Hoshi tira sur sa chaise et s'y assied. Plaçant son sac sur la table, la brunette ouvrit la fermeture, sortit ses affaires, cahiers avec. Se plongeant dans sa révision, le calme ne perdura pas plus longtemps ; un des élèves les plus populaires de sa classe venait de faire son entrée. Les iris verts de la jeune fille considéraient le garçon si joyeux et toujours entouré. Il était la définition même des individus extravertis.
Introvertie à un certain degré, Hoshi Kioshi demeurait silencieuse et se contentait d'observer Ryoga illuminer le quotidien des autres, par ses rires et ses sourires rayonnant. Une grande partie était attiré par lui, de vrais mouches. Il était vrai que ce garçon était studieux, bon aux sports et était cool. En plus, ce lycéen était délégué de classe et faisait partie des représentants élèves de l'école Kamome. Aux yeux de la brunette, il s'agissait juste de quelqu'un de gentil. C'est tout. La seule différence qu'ils avaient entre eux, était qu'il était plus bavard qu'elle vis à vis des autres.
Alors forcément, lui, ne craignait pas la solitude. Il avait toujours sous sa poche, d'autres personnes à qui accoster. Des amis – ou peut-être qu'ils ne les considéraient pas comme tels –. Comparé à l'adolescente, qui avait simplement des potes, Hoshi préférait ne pas trop s'attacher aux autres, de peur qu'on la blesse dans le dos. Intérieurement, elle regrettait qu'un de ses meilleurs amis était partit, par... jalousie ? Juste parce qu'elle voulait se familiariser avec les autres.
Un choix qu'elle regrettait.
— Bonjour, Kioshi-san !
Le coeur de la jeune fille manqua un battement à cette salutation si enjouée et amicale de son camarade de classe. Ses joues s'empourprèrent avec sa timidité, toujours pas habitué à cet approche. Son approche à lui, surtout. Toujours bruyant, animé, alors qu'elle appréciait plus le calme que les personnes trop énergiques. Son organe vital se mit à marteler plus bruyamment contre sa cage thoracique, empêchant la circulation de son sang et de l'oxygène de bien travailler. L'adrénaline grimpait en échelon. Sa voix tremblotait, la faisait bégayer à chaque mots.
— B-Bonjour Akatsu-kun...
Une fois lui avoir répondu, elle remarqua que le garçon allait saluer les autres, les plus timides que elle. Ryoga Akatsu veillait à ce que tout le monde soit à l'aise dans la classe, qu'il y ait une bonne cohésion dans le groupe. Hoshi esquissait un sourire attendrit et à peine qu'elle se remit dans sa lecture, que quelqu'un la déconcentrait. Un autre camarade de classe s'était approché d'elle, en déposant une main sur le dossier de sa chaise. Les yeux marrons du garçon allait des feuilles remplis et surlignées au visage crispé de la jeune fille à la tresse.
Un sourire s'élargissait sur les lèvres du lycéen.
— Tu te donne à fond Kioshi-san, ça me fait plaisir que tu veuilles nous donner une bonne note ! Lui remercia son binôme.
— C'est normal... Lui sourit simplement Hoshi.
— Et on est bien d'accord ? Je fais ce paragraphe là, pointa t-il du doigt sur la feuille, et tu fais lui ?
Attentive, Hoshi haussa un sourcil. Pourquoi lui mentionnait-il cela, puisqu'ils en avaient déjà parlé bien avant ? Était-ce une méthode pour se rassurer et être confiant ? Elle opina doucement.
— On peut modifier ?
Les pupilles de la lycéenne s'arrondissaient. Médusée par ce qu'il venait de demander, l'adolescente croyait naïvement qu'il s'agissait d'une mauvaise blague. Pourquoi changer au dernier moment ce qui était déjà convenu ? Absurde. Avec un sourire mal assuré, Hoshi l'interrogea, vérifiant par elle-même la vérité :
— C'est... une blague hein ?
— Hein ? Nan pas du tout. En fait j'ai pas su retenir la moitié du notre projet.
Estomaquée, la brune sentit une vague l'emporter dans un marécage qui serait difficile à quitter. Chaque pas qu'elle effectuerait serait en ralentie.
— T'vois, j'ai pas bonne mémoire, puis j'étais occupé hier soir alors j'ai pas trop révisé. Se justifia t-il, en passant une main derrière ses cheveux. Héhé.
— Ce n'est.._
— T'acceptes ? Mais c'est super ! T'es la meilleure camarade de classe, Kioshi-san ! S'enthousiasma un peu trop rapidement le garçon avant de s'éclipser rejoindre ses amis.
Tout prenait une mauvaise tournure. Le sang bouillait chez l'adolescente, l'information fléchait jusqu'à son cerveau et tout ses nerfs étaient en état d'alertes, ses muscles se contractaient et sa respiration se bloquait. Pour résumer, non seulement il lui refilait plus de travail comme si rien n'était, l'obligeait en plus de parler plus longtemps alors qu'elle lui avait déjà prévenu qu'elle n'aimait pas les présentations à l'oral ? Clairement, c'était un sketch. De la méchanceté gratuite. De l'irresponsabilité.
Si seulement, Hoshi avait plus de force, plus de caractère, elle ne se saurait pas privé d'aller l'engueuler à voix haute, lui faire la remarque et l'insulter par l'occasion. Tout aurait été plus simple. Bien sûr, elle pouvait très bien cafter au professeur avant le cours, pour lui transmettre ce fâcheux message qu'elle avait apprit à l'instant. Mais à quel prix ? La brunette n'avait nullement l'envie de gâcher quoi que ce soit. En y réfléchissant bien, dans un premier temps, ils avaient tous deux travaillés à l'écrit, son camarade avait participé un peu aux recherches à effectuer. Dans un deuxième temps, si elle caftait, son binôme n'apprécierait sûrement pas et pourrait très bien lui tourner le dos, emportant avec lui, son cercle d'amis, en l'occurrence, elle risquait d'être plus pointée du doigt. Et pour terminer, la lycéenne ne se sentait pas à la hauteur pour le cours.
Elle stressait trop. La pauvre jeune fille se sentait oppressée par autant de pression, qu'on l'ait surchargé de tant de travail, d'efforts à devoir fournir. Son coeur se tordait, lentement, douloureusement, accentuant sa panique, l'envie d'aller s'isoler et pleurer. Ce genre d'attitude était stupide. Être une petite nature fragile, c'était signe de faiblesse. Bien sûr, forger son caractère demandait du temps – ou de l'expérience – toutefois, Hoshi se démoralisait déjà en avance, se disant que c'était une cause perdue. Elle n'était pas faite pour l'oral, point. Et puis, pourquoi les devoirs de groupe existaient ? En général, ça se passait toujours mal !
Orchestré de manière générale, il y avait celui qui était consciencieux, qui travaillait aussitôt, investit. Ensuite, on avait celui qui s'y prenait en dernière minutes et qui pendant tout le temps, avait la flemme de se mettre au boulot. Suivit ensuite celui qui prenait tout à la légère, qui veut copier sur les autres pour gagner du temps et qui bavardait et jouait pour faire passer le temps. Ah et éventuellement, un qui aidait le plus investit, mais qui a – ou non – des lacunes dans la matière. Un joyeux cercle quoi.
Hoshi passa ses mains dans ses cheveux, attrapa entre ses doigts une mèche rebelle, l'enroula autour de son doigt, tentant de se vider l'esprit, tant bien que de mal. Elle ne devait surtout pas se laisser être submerger par l'angoisse. Si ça continuait, elle ferait un show public : la pleurnicharde devant le tableau. La brunette priait dans ses pensées pour que ceci n'arrive pas.
Ce serait vivre une humiliation. Déjà que les années précédentes elle avait les yeux larmoyant mais grâce au soutien de ses amis, l'affaire était réglée. Le conseil d'un de ses anciens amis était de fixer le fond de la classe ; le mur ou des casiers. Si ça ne fonctionnait pas, regarder un ami puis tourner à droite et à gauche pour quelques secondes pour éviter de garder la tête baissée. Parce que évidemment, les professeurs n'autorisaient pas à ce que les élèves parlent en regardant leurs pieds ou lisent leur repère sur feuille trop longtemps. Au risque de se faire savonner.
Du sadisme à l'état pur.
— Allez... Souffla t-elle à voix basse. Je ne regarde que le mur. Tout ira bien... Se rassura la lycéenne comme elle le pouvait.
Comme pour se motiver, elle se mit des petites claques sur ses joues rosies et serra ses poings, en fronçant du nez, les sourcils avec. Hoshi avait si bien travaillé dans le projet, il n'y avait aucune raison qu'elle rate tout. Elle souleva son cahier et lisait les parties non soulignés, qui étaient censées être pour son binôme. Par pure précaution – et méfiance – elle relisait absolument tout. Si jamais il bloquait, elle ne voulait surtout pas qu'il l'entraîne dans sa chute. Les notes étaient importants pour l'avenir, de ce qu'avait dit sa mère depuis toute petite. Ceux qui travaillaient réellement, avaient du mérite.
Heureusement, ses efforts lui avaient permis de recevoir que des encouragements sur ses appréciations, bien que les adultes réclament à ce qu'elle fournisse plus d'effort à l'oral...
Le moment fatidique arriva. L'ordre de passage ayant été choisi aléatoirement, ceci ne faisait que amplifier le stress de la jeune fille. Elle qui souhaitait vite passer pour en terminer le plus rapidement possible, c'était perdu d'avance. Tendue, elle frottait sa mèche rebelle entre ses doigts, impatiente et à la fois peu envieuse d'exposer son exposé. Intérieurement, la brunette s'inventait plusieurs scénarios qui étaient peu plausible de se réaliser ; un début d'incendie, un malaise en classe, le professeur qui s'endort, qu'une créature fantastique débarquait et la capturait pour qu'elle sauve un autre univers...
Ouais, bon, Hoshi ressentait un grand besoin d'extérioriser son mal être pour réfléchir à des choses plus captivantes que ce cours là. Son coté intransigeant la sermonnait avec son doigt, pointant les autres binômes qui faisaient un meilleur travail qu'elle. Génial, de quoi la mettre au plus mal à force de se comparer aux autres ! Elle soupira intérieurement et appuya sa joue droite sur la paume de sa main qui maintenait en place son visage penché sur le coté, son visage, exprimant parfaitement son ennui pendant cette longue et pénible heure de cours.
— Ma vie est monotone et il y a rien d'exceptionnel pour changer tout ça... Souffla t-elle dans ses pensées, lassée par tout ça.
À la mention de son nom et de celui de son binôme, son coeur bondissait, tandis qu'elle eut un léger soubresaut à cause de sa camarade de classe qui tapotait son épaule avec sa main, pour la faire sortir de sa transe. Nerveuse, la jeune fille se leva et fit de grands pas, se tâtant à rejoindre le tableau, près du pupitre de l'enseignant, qui attendait patiemment leur devoir énoncé à voix haute. Hoshi était la première à faire les introductions. Ses membres tremblaient, ses jambes flageolaient et sa gorge brûlait. Ses oreilles commençaient à bourdonner et ses yeux s'humidifiaient.
Tout le monde la regardait. Intensément. Tout leurs yeux étaient rivés sur elle. Toute cette attention inhabituelle était de trop. Hoshi se sentait incapable de parler. Honteuse, la brunette abaissa ses yeux verts vers le sol, ses mains, s'agrippèrent instinctivement à la jupe de sa robe, ses doigts recherchaient de la sécurité, bien que ce n'était pas très utile de les placer ici. L'adolescente plissa ses paupières. Son champ de vision se floutait, s'embrumait de ses larmes. Son coeur se contractait douloureusement dans sa poitrine, sa respiration se coupait subitement, ce qui la fit écarquiller ses yeux, la préparant face à une crise d'angoisse. Crispée, repliée sur elle-même, des sueurs froides perlaient sur de son front, aux joues, glissant progressivement jusqu'à sa mâchoire.
La glossophobie était difficile à gérer. Même si la jeune fille y mettait de la volonté, sa peur était trop vaste, trop énorme, qu'elle s'y faisait engloutir. Ses larmes menaçaient de couler, aux yeux de tous. Il ne fallait surtout pas qu'elle le fasse. On se moquerait d'elle ou on la prendrait en pitié. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Si Hoshi devait recevoir de l'attention, ce serait par des personnes qui voulaient volontairement faire connaissance avec elle.
Après s'être fait violence, la lycéenne parvint à parler. Certes, sa voix était un peu tremblante, mais elle était claire et distincte.
Une fois avoir tout terminé, Hoshi se sentait libérée d'un poids. En regagnant sa place, elle se félicitait d'avoir réussi, avec un sourire aux lèvres. Si ses anciens amis étaient ici, ils l'auraient applaudis, et un en particulier lui aurait même proposé de faire une sortie dans un restaurant de ramens. À cette pensée, la brunette sourit amèrement. Ses yeux verts se tournaient en direction de la fenêtre, observant distraitement le ciel dégagé.